Lucas Weinachter

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Les paysages de Lucas Weinachter, calmes, désolés, représentent des champs, des bords de mer, des arbres ou vestiges de lieux graves et chargés de mystères. L'artiste a grandi en Lorraine, terre chargée d’histoire, qu’il a beaucoup parcourue à pied avec son grand-père. Des paysages donc, mais aussi des impressions. C’est sans doute de là que lui vient ce regard à la fois mélancolique et doux. Sans peine et sans regret, il réintroduit la mélancolie dans son antique définition : « Aujourd’hui, on ne veut plus regarder la mélancolie. On l’associe hâtivement à la tristesse pour s’en débarrasser au plus vite (…). J’aime la définition de la mélancolie dans la pensée antique : elle signifiait un état qui permettait de vivre, de se dépasser, de chercher un sens à sa vie. Ce que nous faisons tous. »

Mais c'est l'exposition de portraitsTraits pour traits, en novembre 2011 à la galerie Felly, qui nous a fait rencontrer Lucas Weinachter. Ces profils d’hommes et de femmes, sur grands formats, sont dessinés à la mine de carbone ou de plomb sur toile, rehaussés d’acrylique. Figés, ce sont des anonymes et pourtant nous avons l’impression de les connaître. Il semble venir d’un passé connu… Lucas Weinachter peint sans modèle à partir de documents photographiques dégradés. « J’ai depuis longtemps puisé mon inspiration dans des documents qui datent du début de la photographie. » Ce sont souvent des images anthropométriques, d’où la rigueur des cadrages, la froideur, le détachement. Tout l’art du peintre est alors d’aller chercher l’humanité dans ces absences, de nous la révéler…
• En savoir plus sur l’artiste : http://www.lucasweinachter.fr
• à voir : Exposition collective Archéologie de l’intime, du 19 janvier au 29 février 2012, Galerie Felli, 127 rue Vieille-du-temple, 75003 Paris.