Evelyne Huet

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Évelyne Huet décline des visages comme autant de paysages infinis, conviant le spectateur à laisser promener son regard dans des méandres de variations et de nuances. Cette mathématicienne de formation (« discipline choisie pour sa dimension infiniment onirique », confie-t-elle) s’est mise dans les années 1980 à la peinture, d’abord sur toile, puis digitale depuis 2013, explorant alors un mode de création directement avec les doigts, sans stylet. L’humain, son émotion, son trouble, sont ses sujets : « Aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours peint des humains, souvent un seul à la fois et souvent seulement le visage, en simplifiant leur représentation à l’extrême, tant dans le dessin que dans le choix et l’application des couleurs, pour donner à imaginer leur émotion de l’instant à travers leur regard, qu’il soit signifié ou simplement suggéré. Ce qui m’intéresse fondamentalement n’est pas de montrer le contexte ou l’environnement de cette émotion, ni ce qui a causé sa naissance, ni non plus ceux qui en sont les spectateurs, mais d’entrer dans le profond de cette émotion et de donner à imaginer à la fois sa genèse et son évolution, tout en limitant le pathos autant que faire se peut. »
À fleur de visages, cette oeuvre puissante, hypnotique, éclaire les pulsions humaines, avec leurs bonheurs, leurs tourments physiques et psychiques, leurs recours aux mythes et aux religions, leurs combats, leurs carnages… On perçoit une profonde compassion et une tendresse pour la fragilité des hommes, leur vulnérabilité face à la dureté du monde : « Il y a sans doute une forme de militantisme dans ma peinture, en ce sens que l’oppression par les autres y est souvent présente. » À cet égard, le critique d’art Christian Noorbergen écrit : « Son art est “chargé” comme pourrait l’être un talisman intemporel. » (Artension, n° 141, janv-fev. 2017).
Née en 1955, Évelyne Huet vit et travaille à Paris.
• En savoir plus : www.evelynehuet.com
Exposition personnelle à Artifact Gallery à New York en juin 2017.