Christian Fafet

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Peintre, graphiste, photographe, Christian Fafet s’est mis à la création numérique en 2001, « le hasard ayant mis un ordinateur sur ma route… », explique-t-il. Les images de ce dossier, extraites de la série No Faces, sont ainsi toutes réalisées avec une palette graphique. Pour l’artiste, ce médium permet l’exploration de la matière avec une très grande liberté, ouvrant au jeu avec une œuvre non figée, en mouvement. Très réalistes, au point que l’on peut penser parfois à de la photographie, ces toiles explosent au regard du spectateur avec une grande intensité.
La question de l’individu est au cœur de cette série sans visages. Les silhouettes, compactes, de dos, se découpent sur des murs, des fenêtres sans horizon… Hachurées, raturées, brisées, elles se heurtent, se confrontent, vont « dans le mur » et semblent s’y dissoudre. Ces images puissantes, inquiétantes, évoquent la dureté du réel et les impasses sans espoir. Cette peinture engagée montre aussi la fragilité
et la faiblesse humaines. Christian Fafet écrit : « C’est un constat : l’humanité, tournant le dos à la vertu de son devenir, préfère s’écraser le visage contre le mur réaliste du vice. Je fais allusion aux notions de vice et de vertu développées par Adam Smith, grand dogmaticien du libéralisme,
et non à la morale judéo-chrétienne. C’est l’attitude actuelle des dirigeants de ce monde qui nous martèlent à longueur de temps “Cognons-nous, cognons-nous”…  Mais le risque couru quand on n’a plus de visage est de n’être plus humain ».

  • À (re)voir également dans le numéro 159 de Santé mentale, juin 2011, La Famille dans les soins