Toutes les pathologies psychiatriques sont surreprésentées en prison, et un quart des détenus souffrant de troubles psychiatriques présentent une comorbidité addictive. Face à une pénalisation accrue de la folie, quels sont les enjeux éthiques et cliniques pour la psychiatrie ? Comment soigner et penser la rencontre avec l’autre dans des contraintes de temps et d’espaces maximales ? Comment établir des frontières claires avec le judiciaire pour négocier les conditions du soin psychique ?
Soins psychiatriques aux personnes détenues
Au sommaire de ce dossier
Prisons : l’enjeu majeur des soins psychiatriques
Les pays européens voient augmenter de façon inédite la prévalence des troubles mentaux en milieu pénitentiaire. La détention aggrave les troubles de ces populations précaires, augmente les ruptures de soin et majore le risque de récidive.
Prévalence des troubles psychiatriques en prison
Les études soulignent la prévalence importante de tous les troubles psychiatriques en prison, avec une surreprésentation des dépressions, des troubles psychotiques et des comorbidités addictives. Revue de l’épidémiologie.
Soins psychiatriques au détenus : les constats du CGLPL
Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dresse un constat accablant de la prise en charge de la santé mentale des personnes incarcérées : pathologies lourdes aggravées par l’enfermement, risque de suicide accru. Il réaffirme le principe d’une égalité réelle d’accès aux soins et de traitements entre patients détenus et population générale.
Être schizophrène en détention
En prison, l’expression clinique de la schizophrénie est fréquemment en lien avec le régime carcéral et sa valence pro-psychotique : risque important de déréalisation, interprétations délirantes se focalisant sur les surveillants ou les autres détenus.
Clinique de l’espace et du temps en prison
Comment apporter des soins psychiatriques aux personnes détenues, penser la clinique et rencontrer l’autre, dans un contexte où les contraintes de temps et d’espace sont maximales ?
Penser le soin psychique en prison
Le service de Soins psychiatriques ambulatoires aux détenus (SPAD) est un dispositif de soins original indépendant des services judiciaires et pénitentiaires. Les 4 L (lieu, limites, lois, langage) servent de balises pour la rencontre avec le détenu. Illustration clinique.
Secret médical et éthique en prison
En milieu carcéral, les multiples interfaces santé/justice rendent particulièrement délicate la protection de la confidentialité. Pourtant, il n’y a pas de soins de qualité sans confidences, de confidences sans confiance, de confiance sans secret.
Solides comme un roc ? Lecture
Dans ce Travail de fin d’études (TFE), un étudiant en soins infirmiers s’interroge sur ses émotions dans le contexte d’une situation clinique complexe. Sa réflexion permet de décrire en creux le travail des soignants en Unités hospitalières spécialement aménagées (USHA). Une lecture de la rédaction.
La pénalisation de la folie
Pour se garder de l’arbitraire, le psychiatre expert doit s’appuyer sur la clinique et des arguments objectifs, et non pas sur des idéologies quant aux fonctions du procès et de la peine. Repères éthiques.
Irresponsabilité pénale : les enjeux de l’expertise
L’analyse des expertises psychiatriques depuis les années 1960 montre qu’elles concluent de plus en plus souvent à la responsabilité des malades mentaux criminels et donc à leur détention. Que traduit cette évolution ? Synthèse entre histoire et sociologie.
Les tensions morales de la « prison-asile »
Aujourd’hui, la « prison-asile » accueille et exclut, soigne et surveille. Dans ce contexte, les imbrications entre les logiques d’assistance et de contrôle induisent des tensions morales pour les groupes professionnels qui exercent en milieu carcéral.
Bibliographie pour aller plus loin
Chaque mois, le réseau documentaire Ascodocpsy propose une bibliographie pour aller plus loin.
Et aussi dans ce numéro
L’examen somatique du patient dans la procédure de soins sous contrainte
Pour la Cour de cassation, si l’examen somatique du patient est obligatoire au cours de la procédure d’admission en soins sous contrainte, il n’est pas nécessaire d’en fournir la preuve au Juge des libertés et de la détention.
Colloque : Pour avancer, il n’y a que la réhab’ !
Les 31 mai et 1er juin se tiendra à Lyon le 10e Congrès REH@b’ qui témoigne du dynamisme du courant français de réhabilitation psychosociale. Denis Leguay, cofondateur du Comité français pour la réhabilitation psychosociale évoque ce rendrez-vous
Un outil de symbolisation : le psychodrame psychanalytique
Un infirmier de liaison en psychiatrie
Pour des liaisons « plus heureuses » et plus fluides entre les différentes structures de soins, l’infirmier de liaison assume une fonction transversale et accompagne le patient dès son premier accueil puis tout au long de son parcours.
« Est-ce qu’ils parlent de moi ? »
Ismaël, un jeune patient autiste, lutte depuis plus d’un an contre un cancer. Les soignants de l’Hôpital de jour lui rendent visite et l’accompagnent dans son douloureux parcours.