Fruit de la créativité et de l’inventivité des soignants, les activités occupent une grande place dans les soins en psychiatrie, mais elles paraissent parfois relever du « bricolage clinique ».
Comment les envisager au quotidien et sur quelles bases théoriques ? Comment en définir le cadre ? Comment évaluer leur impact thérapeutique sur un plan in dividuel et collectif ? Qu’elles soient « thérapeutiques » ou « occupationnelles », ces activités, grâce à une relation médiatisée, ouvrent des espaces de rencontres et de transformations.
Des activités "thérapeutiques"
Au sommaire de ce dossier
Des activités et des soins en psychiatrie
En psychiatrie, qu’elles soient « thérapeutiques » ou « occupationnelles », les activités paraissent parfois relever du bricolage clinique et les références théoriques qui les sous-tendent sont souvent confuses. Mais quels sont leurs objectifs ? Repères.
Le concept de médium malléable
Une théorie générale des activités de médiation suppose d’abord de définir le concept de médium malléable, organisateur central de ce dispositif, proposé par Marion Milner puis renouvelé et prolongé par René Roussillon.
Ressorts thérapeutiques de l’activité
Une activité n’est pas thérapeutique en elle-même. Elle s’inscrit dans un cadre-dispositif à l’intérieur duquel un processus de soin peut se déployer, sous-tendu par une intention. Il faut ensuite préciser les indications et choisir l’objet médiateur.
L’activité à la croisée des professions
De nombreux professionnels utilisent l’activité comme outil de soin, avec des pratiques très diverses mais des objectifs communs. L’ergothérapeute apporte un regard singulier autour de l’activité humaine et de la notion d’« occupation ».
« Jean, c’est quoi une activité à médiation? »
Jeune infirmier, Valentin débute en psychiatrie et s’interroge sur les activités qu’il peut proposer aux patients. Rôle propre, prescription, visée sociothérapeutique ou psychothérapique…, ses collègues seniors lui expliquent les fondamentaux.
Les mains de Tom
Teint blafard, yeux cernés, sans langage, Tom, 5 ans, souffre d’autisme. À l’Hôpital de jour (HDJ), un atelier d’art-thérapie lui est proposé, sous-tendu par l’idée de laisser des traces par le biais de la matière. Réflexion sur l’engagement du soignant dans la médiation.
Evaluer les groupes à médiations thérapeutiques
Alors que la démarche psychanalytique est très souvent attaquée, il est urgent d’inventer des méthodologies
d’évaluation des dispositifs de médiations thérapeutiques pour les sauvegarder. Il s’agit avant tout de se centrer sur
les processus de soin à l’oeuvre.
Le repas partagé, un temps de soin?
Le fait de déjeuner ensemble, soignants et soignés, suffit-il à faire du repas un temps « thérapeutique » ? Ces repas, qui mettent souvent à rude épreuve les patients mais aussi les soignants, les convoquent côte à côte pour partager la nourriture et bien davantage : une historicité et un possible accès au symbolique.
Pour en savoir plus du N°226
Chaque mois, le réseau documentaire en santé mentale, Ascodocpsy, propose des éléments de bibliographie en lien avec la thématique du dossier : Des activités « thérapeutiques ».
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Si le tabac est interdit dans les lieux collectifs, des dispositions particulières doivent être prises dans les services de psychiatrie pour délimiter précisément des espaces « fumeurs ».
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La collection « Inconscient et culture » (Dunod) propose des ouvrages collectifs, espaces de partage d’expériences cliniques autour d’un thème ou d’un concept fédérateur. Le psychologue et psychanalyste Albert Ciccone en présente l’esprit.
« C’est le juge qui m’oblige à venir »
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la rééducation, d’une autonomie relationnelle sécure.