Violences et projection

Le monde contemporain nous confronte de manière récurrente à une exposition de la violence dont les manifestations s’expriment tout autant dans l’espace public que dans les sphères de la vie privée ou familiale. Si un consensus se dessine pour reconnaître que nos sociétés seraient moins violentes que ne l’étaient les mondes passés, du point de vue de l’intensité et du nombre d’actes graves recensés, les violences envahissent néanmoins aujourd’hui, souvent de manière délétère et insidieuse, les médias et les écrans mais aussi nos vies psychiques : ces violences infiltrent nos éprouvés et nos représentations, et nous contraignent à des réaménagements tant au plan individuel que collectif. Du point de vue des pratiques cliniques, cette réalité ouvre de nouveaux défis dans l’écoute et le traitement de la violence et des logiques traumatiques qui les sous-tendent. En effet, les violences, agies ou subies, les atteintes à son corps ou au corps de l’autre, confrontent à l’irreprésentable des mouvements les plus archaïques, au cœur desquels la projection occupe une place centrale. Défense archaïque ou contribution à la construction du monde, la notion de projection est polysémique : et dans ce contexte, les épreuves projectives, qui empruntent au processus de la projection, autorisent une saisie subtile des différents mouvements qui animent la vie psychique, dans la dynamique entre liaison et déliaison. L’objectif de ce colloque est d’explorer les modèles de compréhension qui sous-tendent les différentes figures de la violence, et d’affiner les ressorts sur lesquels reposent les potentialités de changement des personnes qui y sont confrontées : en appui sur des apports théoriques et méthodologiques et en référence aux pratiques cliniques, l’ambition de ce colloque est de permettre d’ouvrir un espace de rencontre et d’échange, ouvert et créatif, autour de cette thématique de Violences et projection.