20-21-22 juin 2019 - Montreuil

Un pédopsychiatre tout seul, ça n’existe pas !

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MONTREUIL

34es Journées de l'Association des psychiatres de secteur infonto-juvénile (API)

Les enfants et adolescents que nous recevons ont très souvent des trajectoires émaillées de multiples discontinuités et ruptures. Traumatismes personnels ou intergénérationnels, exil et déracinement, cellules familiales démantelées, ruptures des parcours scolaires (déscolarisation, changements d’affectation), ruptures dans les parcours de soins, placements multiples, manque de moyens qui fait que certains patients se retrouvent « sans solutions »… ce triste inventaire évoquera pour tout pédopsychiatre de secteur de psychiatrie infanto-juvénile des situations cliniques, des histoires de patients. Chez bon nombre d’enfants, cette discontinuité est aussi celle des liens affectifs et celle de la pensée : dans de telles conditions, comment pourrait-il en être autrement ? Comment (ré)aménager un espace de rêverie, de jeu, de transitionnalité, lorsque le réel est si aride et peu enveloppant ? Quand le tissu social est si peu solide ? Sans compter le foisonnement inorganisé de contenus numériques qui s’offrent au doigt et à l’oeil sur des appareils qu’ados, enfants et bébés sont de plus en plus nombreux à manipuler, parfois avant même de prononcer leur premier mot. La fonction « alpha » n’équipe pas encore nos smartphones !
Nous sommes quotidiennement confrontés à ces problématiques en Seine-Saint-Denis. Nous accueillons, pensons et pansons des enfants en souffrance dans leur construction, à des niveaux très divers et intriqués. Le travail des contenus et des dynamiques intrapsychiques (bien qu’indispensable) ne suffit souvent pas. On peut apporter contenance, espace d’élaboration, relation aussi «good enough» que possible… sans intervention dans le réel, notre action demeure fort limitée.

C’est pourquoi un pédopsychiatre tout seul, ça n’existe pas.
Nous sommes amenés à travailler en partenariat avec de nombreuses institutions et interlocuteurs : les familles, l’éducation nationale, les services sociaux, les foyers et maisons de quartier, les milieux associatifs, les communes, la justice, les partenaires du sanitaire (y compris la psychiatrie générale) et du médico-social…
Ces liens interinstitutionnels sont le terreau des liens sociétaux, intersubjectifs et intrapsychiques que notre pratique vise à instaurer ou restaurer pour nos patients. Ils sont aussi propices à la créativité, comme en témoignent de nombreux exemples dans notre département.

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Rens. : tél. : 06 84 35 20 80, apiasso@yahoo.fr, www.api.asso.fr