14 Mars 2020 - Paris

Destins du traumatisme à l’adolescence : De la répétition à la résilience

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PARIS

Colloque organisé par le Collège international de l'adolescence (CILA)

Le traumatisme est une expérience de détresse sans recours. Pour le sujet assailli par une accumulation d’excitations, l’expérience traumatique s’accompagne d’un vécu d’effraction, ou d’hémorragie interne, sans même laisser le temps au signal de l’angoisse d’opérer. Le traumatisme reste « l’une des notions les plus indécises de la psychanalyse, voire des plus équivoques » (P. Le Guen), si elle manque d’être conçue en tant que notion fondamentalement dialectique. Freud (1939) soulignait ainsi que « les traumatismes peuvent susciter deux sortes d’effets, des effets positifs et des effets négatifs ».

Dès lors, quelle place l’adolescence vient-elle occuper dans l’histoire traumatique du sujet ? Quels liens se tissent entre « trauma pubertaire » et traumatismes de l’enfance, entre après-coup pubertaire et après-coup traumatique ? Le processus adolescent réactualise-t-il, voire répète-t-il, les traumatismes antérieurs ? Faut-il considérer, au contraire, que les processus adolescents constituent une chance d’élaboration secondaire de noyaux traumatiques « froids », en lien avec des carences précoces, ou de noyaux traumatiques « chauds », en lien avec des situations trop excitantes, génératrices d’un afflux d’excitations non assimilable par le Moi ?

Ainsi, les réflexions proposées au cours de ce colloque chercheront à préciser quelle place viennent occuper les figures traumatiques de la séparation à l’adolescence. En particulier celle du deuil traumatique, telle que l’interroge la « clinique littéraire » de Styron, qui illustre les possibilités et les limites d’une réparation narcissique par l’activité créatrice ? En quoi la prise en compte du contre-transfert peut-elle s’avérer décisive pour s’extraire d’une névrose traumatique ? Comment le cadre de la cure et les relais institutionnels sont-ils susceptibles de produire une forme de « néo-étayage », de « scénographie du soin de l’être », ou de « néo-hystérie » primaire, en lieu et place de la répétition traumatique ?

Seront également questionnés, dans un souci de croisement épistémologique, ce que peuvent apporter à la compréhension du trauma la connaissance des aspects neurophysiologiques et épigénétiques, l’étude de la mémoire, ainsi que la place du corps dans les troubles post-traumatiques et dans la cure. Enfin, nous terminerons cette journée par une réflexion sur les conditions et les modalités d’une possible résilience à l’adolescence, l’exposé conclusif de Boris Cyrulnik accentuant l’idée que « l’Histoire (adolescente) n’est pas un destin ».

Programme et inscription

Rens. : cila.colloque@gmail.com, www.cila-adolescence.org