« Vigilance raisonnée » sur les écrans

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Alors que les écrans occupent une place considérable dans la vie de chacun et plus particulièrement les enfants, l’Académie nationale de médecine, l’Académie des sciences, et l’Académie des technologies lancent un appel à « une vigilance raisonnée ».

Le numérique a pris une importance croissante et irréversible. Sans décrire cette évolution, les académiciens se sont centrés sur l’accès à ces technologies, via les écrans (smartphone, tablette, ordinateur, console de jeux, casque de réalité virtuelle…) et leurs conséquences psychologiques, psychiatriques et médicales. Les effets multiples des écrans sont ainsi répertoriés, par tranche d’âge et assortis de recommandations.

On observe par exemple chez des moins de 3 ans une surexposition importante, en lien avec une visée exclusivement « calmante », proposé puis maintenu par les parents. Fasciné par les bruits et les lumières vives, totalement passif, le très jeune enfant peut paraître déjà victime d’un trouble comportemental : « scotché » à l’écran, il manifeste des réactions de colère lors du retrait. La question reste posée du retentissement de ce comportement sur son développement psychomoteur et relationnel et sur ses capacités d’apprentissage.

Chez l’enfant plus âgé, et plus particulièrement chez l’adolescent, le problème provient tout autant du contenu que de la quantité. En particulier, la facilité d’accès à des scènes violentes ou pornographiques constitue un réel danger, les réseaux sociaux exposant également au harcèlement et les jeux, dans des cas extrêmes, à des addictions…

Sur le plan strictement médical, les problèmes sont principalement liés aux conséquences de l’utilisation vespérale ou nocturne des écrans, dont la lumière (en particulier sa com- posante bleue) accroît la vigilance en inhibant la sécrétion de mélatonine, hormone clé de l’endormissement. Les troubles du sommeil qui en résultent peuvent entraîner une fatigue, des troubles de l’attention et affecter les résultats scolaires et la vie sociale. Les académiciens invitent donc à un principe de préoccupation et à la mobilisation des parents et des éducateurs. La solution se trouve non dans l’interdiction mais dans l’auto-éducation : « les enfants doivent apprendre à se servir de ce nouveau monde… ».

  • L’enfant, l’adolescent, la famille et les écrans. Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques, Académie nationale de médecine, des sciences et des technologies, avril 2019, à télécharger sur le site de l’Académie de médecine, www.academie-medecine.fr