Violence en psychiatrie : une recherche s’intéresse à l’utilisation d’un outil quotidien d’évaluation du risque

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Evaluer au quotidien le risque de violence en psychiatrie a été définie comme une intervention efficace pour la gestion de la violence dans les services de santé mentale. Une recherche canadienne publiée dans Recherche en soins infirmiers montre cependant que peu de soignants s'emparent effectivement de cet outil, et pointe des pistes pour faciliter son utilisation. 

La recherche a consisté à mesurer l’utilisation d’un outil d’évaluation du risque de violence par le personnel soignant dans une unité de santé mentale ainsi que les facilitateurs et des obstacles à l’utilisation de ce dernier. Vingt-six professionnels de santé ont répondu à un questionnaire ; 62 % ont affirmé qu’ils avaient déjà utilisé l’outil disponible dans leur unité, mais non de façon quotidienne. Des obstacles liés au manque de connaissances de l’outil, au manque de ressources et de temps, ainsi qu’aux attitudes négatives envers les patients ont été décelés. 42% des participants ont exprimé le désir d’avoir une formation sur l’évaluation du risque de violence.
Les chercheurs concluent que malgré la forte exposition à la violence, les professionnels de la santé n’effectuaient pas l’évaluation quotidienne de risque. L’identification des barrières et des facilitateurs assure une direction pour les interventions nécessaires pour accroître l’utilisation quotidienne des outils d’évaluation des risques.

  • Les obstacles et les facilitateurs à l’utilisation de l’évaluation du risque de violence auprès des personnes ayant des troubles mentaux : perceptions du personnel soignant. I. Souli, A. Vandyk, D. Versailles, I. Markoux  et al., (Université d'Ottawa, Canada), Recherche en soins infirmiers, n°133, juin 2018, p. 45-57, disponible sur le site de Cairn