Une étude sur la santé mentale des mères

FacebookTwitterLinkedInEmail

L’augmentation du nombre de familles sans logement en Île-de-France nécessite de mieux les connaître pour adapter la prise en charge à leurs besoins. Une recherche publiée dans Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence explore les facteurs associés à la santé mentale de ces mères et ces enfants. Résumé des auteurs.

Les données sont issues de l’enquête ENFAMS (Enfants et familles sans logement personnel en Île-de-France) de l'Observatoire du Samu-social, menée par des binômes enquêteurs-psychologues bilingues auprès de 801 familles pendant l’hiver 2012–2013. La dépression des mères était évaluée par le Composite International Diagnostic Interview (CIDI) et leur État de Stress Post Traumatique était évalué par le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI). La dépression et l’ESPT des mères ont été étudiés par des régressions de Poisson à variance robuste. Les difficultés émotionnelles et comportementales des enfants ont été évaluées par le Strengths and Difficulties Questionnaire (SDQ) et ont été étudiés par une régression linéaire.

Résultats

Les mères présentent une forte prévalence de dépression caractérisée (28,8 %) et d’ESPT (18,9 %), et leurs enfants présentent un niveau élevé de difficultés émotionnelles et comportementales (20,8 %). Les facteurs associés à la dépression des mères sont le fait de savoir parler français, le risque suicidaire, l’ESPT et le renoncement à des soins médicaux ; les facteurs associés à l’ESPT des mères sont le départ du pays d’origine pour une cause violente, la dépression et l’instabilité résidentielle. Les difficultés émotionnelles et comportementales des enfants sont associées à la région de naissance des parents, la mobilité résidentielle de la famille, la santé des enfants et le surpoids, les habitudes de sommeil des enfants, le risque suicidaire des mères, le fait que les enfants n’aiment pas leur hébergement et qu’ils soient victimes de moqueries à l’école.

Conclusion

Le système de santé de droit commun et les professionnels en soins primaires doivent saisir l’opportunité de chaque contact avec ces familles pour dépister les troubles de la santé mentale et les aiguiller vers les structures existantes pour faciliter leur accès aux soins.