Un service santaire pour les formations en santé

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Pour mettre en place une réelle culture de la prévention le gouvernement mise sur le "Service sanitaire". Dès 2018, seront inclus dans les maquettes de formation de 47 000 étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers, un module de trois mois, incluant l’acquisition de ces compétences et des actions auprès de tous les publics. Les écoles, les EHPAD, les structures médico-sociales, verront ainsi arriver des jeunes formés, motivés, se destinant à un métier de la santé, et prêts à partager leur savoir, à convaincre, à engager le pays dans le défi de la prévention.

Les cursus de santé restent trop orientés vers l’acquisition de connaissances, trop peu vers l’évaluation des compétences. Les étudiants sont plus à l’aise pour préciser la physiopathologie de l’athérosclérose, ou énumérer les facteurs de risque, que pour animer un atelier susceptible de modifier les comportements d’un groupe d’adolescents. Ces étudiants savent que l’activité physique doit être favorisée, mais ils sont moins à l’aise pour donner des conseils pratiques susceptibles de convaincre une population âgée, ou en situation de handicap, que l’activité physique est aussi pour elle. Ce sont ces réalités qu'il faut changer et c’est l’objectif du service sanitaire.

Objectifs et principes du service sanitaire

L’instauration d’un service sanitaire pour tous les étudiants en santé s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de santé dont le premier axe est de mettre en place une politique de prévention et de promotion de la santé. Le service sanitaire permettra de diffuser, partout sur le territoire, des interventions de prévention conduites par
des étudiants. Les expériences analogues menées dans d’autres pays à moindre échelle montrent l’efficacité de ces interventions sur l’acquisition par les étudiants de compétences, promesse d’une transformation de long terme de l’action des professionnels de santé.
– Initier tous les futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention primaire et de la promotion de la santé ; développer leur compétence à mener des actions auprès de tous les publics
– Assurer des actions de prévention et de promotion de la santé auprès de publics divers (écoles, universités, EHPAD, entreprises, lieux de privation de liberté, établissements médico-sociaux etc.) notamment sur les thématiques de la vie affective sexuelle, des addictions, de la nutrition et de la promotion de l’activité physique
– Lutter contre les inégalités territoriales et sociales en santé en veillant à déployer les interventions auprès des publics les plus fragiles
–  Favoriser l’autonomie des étudiants dans le cadre d’une pédagogie par projet et renforcer le sens de leur engagement dans leurs études
–  Favoriser l’inter-professionnalité et l’interdisciplinarité des étudiants en santé par la réalisation de projets communs à plusieurs filières de formation
 
Le service sanitaire comprendra plusieurs temps.
– Un temps de formation spécifique permettra aux étudiants d’acquérir les connaissances, les compétences et savoir-être nécessaires à l’intervention auprès du public. – Ils interviendront ensuite dans le lieu donné pour délivrer les messages de prévention adaptés au public, animer des ateliers et participer à des actions.
– Enfin, un temps de débriefing et d’évaluation permettra d’échanger sur cette expérience avec les référents du programme.
Le service sanitaire représentera l’équivalent d’une période de trois mois de formation, continue ou discontinue et sera obligatoire pour l’obtention du diplôme. Les textes règlementaires seront modifiés pour l’inclure dans les maquettes pédagogiques.
Chaque étudiant disposera d’un référent dans sa structure de formation ; par exemple un enseignant responsable du programme service sanitaire et d’un référent sur le lieu d’intervention.
Les interventions réalisées reposeront sur les données scientifiques (interventions dites probantes) et utiliseront notamment les matériels pédagogiques développés par Santé publique France.
 

A partir de la rentrée universitaire 2019, le service sanitaire concernera toutes les formations de santé (y compris par exemple les formations d’ergothérapie, d’orthophonie…), soit environ 50 000 étudiants par an.