Prix ANFH 2019 au CH Valvert pour un groupe d’analyse de pratiques sur le suivi des programmes de soins

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Le CH Valvert (Marseille) a reçu le prix du développement professionnel continu médical et paramédical ANFH 2019, pour la mise en place d'un groupe d'analyse de pratiques concernant les patients suivis en programme de soins, afin de favoriser la réflexivité et le partage de décisions.

Limiter le recours à la contrainte est une priorité du CH de Valvert. A ce titre, l’ensemble du personnel travaille auprès des patients sans recours à la contention physique. Après plusieurs années de pratiques de cette nouvelle modalité de soin qu’est le programme de soins, il est apparu que le psychiatre traitant se retrouvait seul médecin en charge du patient en ambulatoire et disposant de peu d’espaces d’échanges quant à la nécessité de poursuivre ou non la mesure, avec le risque donc d’une prolongation inutile des mesures des soins sans consentement.

Les récentes affaires judiciaires ayant engagées des psychiatres ont mis en lumière les responsabilités engagées par les psychiatres vis-à-vis des actes commis par les patients dont ils ont la charge, décision de nature à alimenter leur « frilosité » pour lever des mesures de soins sans consentement dans les situations cliniques complexes

Action

Dans ce contexte a émergé l’idée d’un groupe d’analyse des pratiques, respectant la  méthodologie  HAS, traitant des cas cliniques de patients suivis en ambulatoire en programme de soins.

Plusieurs objectifs ont été identiés :

  • Pour l’établissement : le groupe offre l’occasion de partager différents regards sur un type de pratiques dans un but d’enrichissement mutuel. Chaque praticien a sa propre manière d’appréhender le soin aux personnes en soins sans consentement. Développer la réflexion clinique entre secteurs différents d’un même hôpital apparaît à ce titre d’une indéniable richesse.
  • Pour les psychiatres : il offre un espace d’échange au psychiatre traitant. Qu’il soit diplômé depuis peu ou plus expérimenté, il trouvera dans ce groupe une écoute attentive et bienveillante, conditions nécessaires à l’analyse des pratiques. Ce temps de questionnement a pour objectif de développer la capacité de réflexivité chez tous les praticiens participants. A l’issu de ce questionnement clinique, un temps sera consacré à l’élaboration collégiale d’une conduite à tenir quant au maintien ou non de la mesure des soins sans consentement. Pouvoir démontrer et tracer le souci de collégialité et d’échanges dans les prises de décisions complexes est un objectif important de ce groupe. Les psychiatres participants régulièrement à ce groupe s’inscrivent enfin dans une démarche active de validation de leurs parcours de développement professionnel continu(DPC).

Retenir

– Depuis ce groupe d’analyse, le nombre de patients suivis en programme de soins a observé une baisse de 11%.

– Le groupe d’analyse de pratiques pourrait être un outil alors repéré par les praticiens pour venir échanger autour des situations des patients atteignant un an de suivi en programme de soins, pour en redéfinir les objectifs attendus au-delà de cette première année de suivi ambulatoire et prévenir le risque de «  chronicisation » de la contrainte imposée au patient.. Ce risque de chronicité semble d’ailleurs exister puisque l’étude des données descriptives de 2017 et 2018 ont également révélé un fort taux de patients en programme de soins depuis plus de 24 mois sans aucune réintégration en hospitalisation temps-plein.

– Le groupe d’analyse de pratiques pourrait alors être un lieu d’échanges autour de ces situations cliniques complexes où le programme de soins atteint cette forme de chronicité et où les objectifs de ce dernier méritent d’être redéfinis collégialement.

Contact : Docteur Hélène Clarisse – Helene.clarisse@ch-valvert.fr – Tél. : 04.42.18.98.23

Voir le lien vidéo qui présente l'action: https://www.youtube.com/watch?v=ztfQh9zeUhc&t=13s