« Un Chez-soi d’abord » pour les femmes SDF souffrant de troubles psychiatriques

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Menée à Marseille, Paris, Toulouse et Lille, une étude récemment publiée dans la revue Neuropsychiatric disease and treatment révèle l’urgence de protéger les femmes sans domicile fixe souffrant de troubles psychiatriques sévères, plus vulnérables et présentant un risque suicidaire plus élevé.

Lors de la mise en place du dispositif « Un Chez-soi d’abord », une équipe de chercheurs dont font partie les professeurs Pascal Auquier, Laurent Boyer (CEReSS) et les psychiatres Aurélie Tinland et Guillaume Fond (AP-HM), avait fait un constat alarmant : dans 9 cas sur 10 les personnes sans domicile fixe présentant des troubles psychiatriques ne reçoivent pas les traitements appropriés (Fond et al. 2018).
Dans une nouvelle étude, l’équipe s’est intéressée plus spécifiquement au devenir des femmes SDF souffrant de troubles bipolaires ou de schizophrénie (17,5% sur 703 patients interrogés).

Les résultats attestent que ces femmes sont plus exposées aux violences physiques et sexuelles que leurs homologues masculins. Elles souffrent davantage de syndromes dépressifs et de stress post-traumatique, ainsi que d’un état de santé dégradé. En outre, la probabilité d’un passage à l’acte suicidaire est plus importante (51.2% contre 41.8% chez les hommes).

L’étude souligne ainsi la nécessité de faire de l’accompagnement de ces femmes un véritable enjeu de santé publique, avec la mise en place de programmes adaptés associant prévention, accès au logement et soins médico-sociaux.

Victimization and posttraumatic stress disorder in homeless women with mental illness are associated with depression, suicide, and quality of life, Fond G, Tinland A, Boyer L, Loubière S, Greacen T, Girard V, Boucekine M, Auquier P, French Housing First Study Group. Neuropsychiatric Disease and Treatment. 4 September 2018 Volume 2018:14 Pages 2269—2279. Doi: https://doi.org/10.2147/NDT.S161377. Contact : guillaume.fond@ap-hm.fr