Tranches de vie en psychiatrie

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En peu d'années, la psychiatrie a changé. La logique comptable et les protocoles ont réduit l'activité du soignant à des gestes techniques, aseptisés et rentables. La psychothérapie a disparu. Les électrochocs et les attaches reviennent en force. On ne cherche plus à comprendre, à écouter mais à normaliser, à effacer le symptôme avec des molécules chimiques. La maladie y perd son sens et sa raison d'être.

Au fil d'anecdotes, de textes simples, directs et parfois un peu humoristiques, Dominqiue Sanlaville, infirmier, présente ce monde obscur de la psychiatrie qui est souvent le reflet de celui des gens normaux. Des cas concrets illustrent les différentes pathologies. Se dessine une réflexion qui redéfinit ce que doit être le soin. On constate alors que les malades ont beaucoup à nous apprendre.

Après ses études, Dominique Sanlaville est devenu infirmier psychiatrique à 19 ans. Malgré la violence, les délires, la souffrance mentale, l'hôpital était un monde vivant où la folie avait droit d'asile. Les soignants mettaient en commun leur savoir et leur réflexion pour comprendre et aider le malade, qui était suivi en dispensaire et chez lui. Il a connu de nombreux services et soigné toutes sortes de pathologies. Après maintes restructurations, l'hôpital s'est refermé sur lui-même. Le soignant ne rencontre plus le patient, traité pour qu'il ressorte vite avec son traitement comme seule aide. Sans la relation thérapeutique, le travail d'infirmier est vidé de son sens. L'auteur craint que le mal-être en psychiatrie ne concerne plus

  • Tranches de vie en psychiatrie. Réflexions d'un infirmier. Edilivre, septembre 2016, 17,50 euros.