Ségur pour la santé : 3 axes prioritaires pour les infirmiers

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Dans le cadre du Ségur pour la santé, le Conseil national professionnel infirmier* a présenté une contribution déclinée en 3 axes prioritaires. Ces propositions viennent compléter celles formalisées par les organisations professionnelles et cible les priorités pour le collectif infirmier quel que soit le mode et lieu d'exercice.

Ces priorités sont identifiées « au regard des missions d’un CNP associant à la fois la vision du service rendu au regard des besoins de la population, les compétences métiers de la profession insérées dans le parcours de soins des populations et les évolutions tant inter-professionnelles que sociétales (démocratie sanitaire). »

1/ Améliorer l’accès aux soins des populations notamment par l’accès à des soins infirmiers en 1ère recours

– Renforcement de la promotion de la santé, de l'éducation de la santé et des aspects communautaires associés (individu, famille, groupe de personnes),

– Accès direct de l'usager pour une évaluation initiale de premier recours et suivi des personnes dans le champ des soins courants et de la chronicité (patients – public bénéficiaire selon les lieux d'exercice), éducation à la santé, éducation thérapeutique

– Développement des consultations infirmières de 1ère ligne et de 2ème ligne (y compris en lien avec l'évolution des technologies – téléconsultation/télé expertise/télésurveillance/télé soin et régulation)

– Intégration de l'infirmière de famille ou de l'infirmière référente telle que recommandée dans le programme « Santé 21 » de l'OMS pour l'Europe et déjà mis en oeuvre dans de nombreux pays, afin d’accompagner plus efficacement les patients fragiles et les malades chroniques dans leur parcours de soins.

– Utilisation des ressources disponibles au sein de la profession infirmière acquises par l'expérience et les formations complémentaires (expertises cliniques infirmières, diplômes Universitaires,…)

– Développement d'un socle commun médico-légal permettant de garantir de manière systématisée les constatations de violences intra-familliales physiques ou psychiques (infirmières acteurs sentinelles de la société, au même titre que les médecins traitants et autres professionnels).

2/ Construire les organisations autour des parcours de santé et de soin des personnes tout au long de la vie

Organiser le système de santé en intégrant :

– le Parcours de santé d'une personne au centre de l'évolution du dispositif, afin d’articuler l'accès aux soins avec, en amont, la prévention dans le champ de la santé et du champ social et, en aval, l’accompagnement médico-social, sanitaire et social favorisant l'autonomie, le maintien et le retour à domicile tant en situation aigue qu'en situation chronique et/ou de fin de vie.

– la proximité territoriale favorisant le travail en réseau, la complémentarité des missions et compétences de chaque professionnel et la mise en oeuvre coordonnée des parcours de santé,

– la transformation des métiers au regard des besoins de la population et leurs évolutions croisées tant avec les expertises des professionnels de santé qu'avec celles notamment des professionnels du champ social et l'optimisation des coopérations interprofessionnelles,

– la réactualisation du décret d'exercice de la profession infirmière basée sur la finalité, les modalités et l'évolution des compétences professionnelles au service de la population (rôle autonome, sur prescription, en collaboration) dans les différents domaines des soins infirmiers,

– le déploiement du dossier patient unique optimisant les réponses multi-professionnelles,

– l'accompagnement du renforcement des compétences infirmières leur permettant d'intervenir dans le cadre des technologies notamment la télémédecine, la téléconsultation, la télé expertise (consultation infirmière de 1ère et de 2ème ligne intégrées au dispositif renforçant les compétences mobilisables),

– la mise en oeuvre de moyens de télédiagnostic en complément de la réalisation d'un examen clinique infirmier, notamment dans le cadre de l'urgence, favorisant la pré-orientation dans le parcours de soins et la coordination des prises en charge,

– la prise en compte des processus de soins dans la définition des organisations en ville et à l'hôpital favorisant la prise en charge globale (non la réalisation d'actes en série), la coordination, le temps d'élaboration d'un projet de soin et d'une évaluation clinique partagée (temps de transmissions inter-professionnelles notamment), l'organisation du travail en binôme infirmière/aide-soignante et la prévention des risques associés aux soins.

la refonte de la gouvernance des établissements de santé intégrant un management hospitalier plus participatif aidant à recréer la collégialité dans l’élaboration des décisions, notamment en favorisant l'évolution des instances en lieux d’échanges, de débats et de concertations pluri professionnelles. (pour exemple, fusion de la CSIRMT et de la CME avec une extension du pouvoir de décision concertée).

– le maintien et le renforcement de la place des cadres de santé (notamment de filière infirmière) afin de poursuivre l'évaluation des pratiques et le suivi permanent des conditions sécuritaires de la production des soins, dans les établissements de soin (hôpitaux, cliniques, EHPAD…).

– l'information des usagers de la santé et la co-construction des projets thérapeutiques personnalisés.

3/ Construire les contenus des enseignements universitaires nécessaires à la mise en œuvre sécuritaire et spécifique des interventions infirmières

– Développement renforcé d'un corps professoral universitaire infirmier.

– Alternance théories/pratiques en stages avec des conditions de tutorat (temps dédié financé) et de professionnalisation intégrées quel que soit le niveau de formation (initiale, post-DE).

– Construction des plans de formations pour les paramédicaux des départements médico-universitaires des structures hospitalières en adéquation avec le renforcement et l'évolution des compétences.

– Intégration des priorités territoriales en matière de santé dans l'accès à l'offre de formations pour les acteurs de santé du domicile, des entreprises, des milieux d'enseignements et des établissements de soins.

En savoir plus, voir la contribution intégrale sur le site du CNPI

* Les organisations infirmières fondatrices du CNPI sont : Académie des Sciences infirmières (ASI), Association Française des Directeurs de Soins (AFDS), Association Française des Infirmiers en Cancérologie (AFIC), Association Française des Infirmier(e)s de Dialyse, Transplantation, Néphrologie (AFIDTN), Association Nationale des Infirmières et Infirmiers Diplômés et des Étudiants (ANFIIDE), Association Nationale des Infirmiers et de sapeurs pompiers (ANISP), Convergence Infirmière (CI), Coordination Nationale Infirmière (CNI), Fédération Nationale des Infirmiers (FNI), Syndicat National des Infirmier.e.s Conseiller.e.s en Santé (SNICS), Syndicat National des Infirmiers et Infirmières éducateurs de santé (SNIES), Syndicat National des Infirmières et Infirmiers Libéraux (Sniil), Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI).