Infirmières en pratique avancée (IPA) : une « juste rémunération »…

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Le GIC Repasi (Anfiide), réseau de la pratique avancée en soins infirmiers, interpelle la Ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn sur la rémunération des infirmières en pratique avancée (IPA).

Madame la Ministre,

À l’heure du développement et de l’implantation des Infirmières en pratique avancée (IPA) en France, l’ANFIIDE, au travers du Gic RéPASI, tient à rappeler certaines notions indispensables au bon déploiement de la pratique avancée sur le territoire.

Nous réaffirmons notre appartenance à la profession infirmière, à sa culture et à son évolution dont la dimension collaborative est un principe fondamental.
La pratique avancée est une nouvelle voie offerte à la profession infirmière, différente des spécialités et du management. Certaines compétences peuvent se juxtaposer. La pratique avancée s’inscrit dans la complémentarité des rôles en valorisant les compétences de chacun, des autres partenaires du soin dont l’expertise est déjà reconnue.
L’IPA a un exercice autonome, elle assume l’entière responsabilité de son art. Sa pratique clinique est vaste, centrée sur le patient et dépend du contexte dans lequel elle sera amenée à exercer. Bien des études ont démontré qu’investir dans la pratique avancée infirmière est une des réformes les plus rentables et les plus efficientes pour permettre l'accès aux soins pour tous. L’IPA exerce bien d’autres missions. Elle possède notamment un rôle de consultant auprès des équipes, ses connaissances en recherche, pédagogie, démarche qualité, éthique et analyse de pratique lui confèrent une approche systémique du parcours de santé, de soin et de vie du patient. Elle remplit par ailleurs des missions de communication, au travers d’articles scientifiques et de veille professionnelle.
Le Gic RéPASI rappelle la nécessité d'accompagner la mise en place des IPA par une stratégie forte et volontaire afin de garantir des conditions d’exercice adéquates. La pérennisation de ce nouveau métier implique une rémunération à la hauteur de l’investissement et des nouvelles fonctions. L’IPA se doit d’être force de propositions et d’exercer un leadership politique. Cette stratégie doit s'opérer en étroite collaboration entre les acteurs concernés et les tutelles.

La sortie des décrets n° 2018-629 du 18 Juillet 2018 et N° 2019-835 du 12 août 2019 a été une première étape vers l’innovation et la transformation du système de santé. Cependant, les réflexions et accords autour de la rémunération des IPA, sans concertation des professionnels directement concernés, des associations telles que l’ANFIIDE ou le syndicat UNIPA posent questions et suscitent chez nous de vives inquiétudes.
Le Gic RéPASI souhaite vous alerter. Les infirmières expriment un manque de reconnaissance. L'implantation de la pratique avancée avec ses compétences supplémentaires et les responsabilités accrues au bénéfice des personnes soignées nécessite une juste rémunération au risque d'un non investissement de la profession.

Madame la Ministre, nous connaissons votre implication et investissement pour l’émergence de la pratique avancée en France et nous vous en remercions. C’est pourquoi nous sollicitons votre intervention pour faciliter et permettre l’implantation des IPA.

Veuillez agréer, Madame la Ministre, l'expression de notre très haute considération.

Prise de position, "Rémunération des IPA", 22 octobre 2019.