Quelles coopérations médecin-infirmier ?

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Le dispositif expérimental de coopération entre médecins généralistes et infirmières, Action de santé libérale en équipe (Asalée), a plusieurs objectifs : améliorer la qualité de prise en charge des patients souffrant de maladies chroniques (diabète de type 2, broncho-pneumopathie chronique obstructive, risque cardiovasculaire, troubles cognitifs), et sauvegarder du temps médical grâce à l'éducation thérapeutique et une délégation d’actes des médecins généralistes vers les infirmières.

Démarré en 2004, il concerne aujourd’hui environ 700 infirmières et 3 000 médecins. Cette typologie des binômes de médecins généralistes et d'infirmières participant au dispositif Asalée s’inscrit dans le cadre du programme d'évaluation DAPHNEE de l’expérimentation de coopération de ces professionnels. Elle complète les premiers travaux qualitatifs parus (Fournier et al., 2018) par une analyse quantitative exploratoire de 1 065 binômes de médecins généralistes et d’infirmières à partir d’une enquête menée mi-2015.

Trois classes de binômes se distinguent par l’intensité de l’activité des professionnels impliqués, leur ancienneté dans le dispositif et leur perception de ses apports, la nature et l’intensité des échanges au sein des binômes et le contexte ou mode d’exercice des infirmières.

– La classe 1 (38 % des effectifs), rassemblant des binômes en phase de maturité, avec l'activité Asalée la plus intense, et qui expriment la plus grande satisfaction à l'égard du dispositif. Elle se caractérise par l'ancienneté la plus importante au sein d'Asalée, des infirmières à plein temps, qui focalisent leur activité sur l'éducation thérapeutique et les actes dérogatoires et exercent dans un seul cabinet.

– Les classes 2 (44 % des effectifs) et 3 (18 %), avec peu d'ancienneté dans le dispositif, sont pour la première en phase de croissance et pour la seconde de construction. Comparativement à la classe 3, dans la classe 2, la mise en œuvre de la délégation des tâches et de l'éducation thérapeutique est plus forte, la satisfaction plus grande et l'organisation du travail plus propice : par exemple, les généralistes travaillent avec une seule infirmière, le temps de chaque infirmière est plus important et elles bénéficient d'un local dédié, de l'appui du secrétariat.

  • Des organisations et des pratiques coopératives diversesentre médecins généralistes et infirmières dans le dispositif Asalée : une typologie des binômes. Anissa Afrite (Irdes), Carine Franc (Cesp, Inserm UMR 1018, Irdes) et Julien Mousquèsa (Irdes). Questions d'économie de la santé, n°239, février 2019. En pdf  – A lire aussi : 3 questions à J Mousquesa