Quel modèle pour la pédopsychiatrie de demain ?

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Parution du n°4/2018 de la revue Psychiatrie française

La Pédopsychiatrie Française est en crise ! Ainsi disent tous ceux qui s'intéressent à son fonctionnement actuel ou futur. Dans les batailles autour de l'autisme et dans d'autres pathologies qui sont à l'origine d'un activisme qui s'en inspire, elle est parfois maltraitée par certaines associations de familles et certains services de l'Etat ; ces derniers trouvent, en effet, dans les accusations qu'ils portent à la pédopsychiatrie une façon de se prémunir contre la mise en cause de carences dont ils sont les principaux responsables.

Ainsi reproche-t-on à la pédopsychiatrie française ses listes d'attente, ses publications insuffisantes ou trop difficiles à comprendre, ses références périmées ou, au contraire, sa complaisance à l'égard d'un réductionnisme plus récent,ce qu'elle fait ou ce qu'elle refuse de faire, ce qu'elle dit ou ce qu'elle tait, son intérêt ou ses réticences pour tel ou tel champ, etc. Ces critiques, parfois contradictoires, sont souvent exprimées par les mêmes personnes, dont certaines y voient l'occasion de promouvoir de nouveaux modèles qu'ils jugent plus avantageux (c'est-à-dire plus efficaces, plus économiques, plus contrôlables, plus durables, plus rationnels, etc.) voir plus rentables pour eux […].

S'il ne fait pas de doute que le modèle du secteur montre actuellement ses limites, car les conditions de son efficacité ne sont plus réunies, on est fondé à s'interroger sur la capacité qu'aurait ce deuxième modèle à apporter une meilleure solution aux difficultés que rencontre actuellement la Pédopsychiatrie Française. Autrement dit, sur quels arguments, par quels mécanismes et au prix de quels renoncements, pense-t-on qu'une amélioration du service rendu par la Pédopsychiatrie viendrait de son champ au seul traitement critique des pathologies psychiatriques nosographiquement avérées ?

Quel modèle pour la pédopsychiatrie de demain ? Revue Psychiatrie française n°4/2018, août 2019