Québec : les infirmiers praticiens spécialisés pourront diagnostiquer certaines maladies selon leur spécialité

FacebookTwitterLinkedInEmail

Une collaboration soutenue entre l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et le Collège des médecins du Québec (CMQ) va aboutir à une loi qui permettra notamment aux infirmières et infirmiers praticiens spécialisés (IPS) de diagnostiquer certaines maladies en fonction de leur classe de spécialité et de leur domaine de soins.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) et le Collège des médecins du Québec (CMQ) saluent le dépôt du projet de loi no 43, Loi modifiant la Loi sur les infirmières et les infirmiers et d’autres dispositions afin de favoriser l’accès aux services de santé. « Découlant de travaux soutenus entre l’OIIQ, le ministère de la Santé et des Services sociaux et le Collège des médecins du Québec, le projet de loi permettra notamment aux Iinfirmières et infirmiers praticiens spécialisés (IPS) de diagnostiquer certaines maladies en fonction de leur classe de spécialité et de leur domaine de soins. C’est une excellente nouvelle pour la profession infirmière et la population, qui aura accès à une offre de services bonifiée. Nous espérons une entrée en vigueur au printemps 2020 », a confirmé Luc Mathieu, président de l’OIIQ.

En date d’aujourd’hui, l’OIIQ compte 552 infirmières et infirmiers praticiens spécialisés (IPS), dont 467 sont spécialisés en soins de première ligne, 61 en soins aux adultes et 24 en néonatalogie. À ces derniers s’ajoutent plus de 500 infirmières et infirmiers qui sont en formation pour devenir IPS, dont près d’une soixantaine qui seront spécialisés en santé mentale et viendront renforcer l’offre de services dans ce domaine.

Reconnaître les expertises infirmières

« Il s’agit d’une reconnaissance attendue des compétences et expertises des IPS, en ce qui concerne leur capacité à faire de l’évaluation avancée, qui mène à l’établissement de certains diagnostics et à la détermination d’un plan de traitement approprié. Depuis plusieurs années, les IPS sont formés et détiennent les compétences pour effectuer cette démarche », a affirmé Luc Mathieu.

Optimiser la collaboration interprofessionnelle

« Le fait que les IPS pourront désormais établir certains diagnostics n’exclut pas la collaboration avec les médecins. Au contraire, il s’agit d’utiliser le bon professionnel au bon moment. Nous souhaitons que les IPS et les médecins travaillent en étroite collaboration dans le respect de leurs compétences respectives, et ce, au plus grand bénéfice de la population », a complété Luc Mathieu.

« L’expertise infirmière et l’expertise médicale sont complémentaires, et là où s’arrête l’intervention de l’IPS peut commencer l’intervention du médecin, a déclaré le Dr Mauril Gaudreault, président du CMQ. Le Collège rappelle l’importance d’une collaboration solide entre le médecin et l’IPS afin de permettre une prise en charge efficace et un suivi optimal des patients assurant une médecine de qualité. »

Diagnostic : au bénéfice de la population

Ce projet de loi permet à l’ensemble des IPS de diagnostiquer des maladies courantes fréquemment rencontrées en fonction de leur classe de spécialité et de leur domaine de soins. Par exemple, l’IPS en soins de première ligne pourra désormais diagnostiquer le diabète et l’hypertension, pour ne nommer que ces maladies chroniques, et établir le plan de traitement requis par la condition de santé. Un règlement élaboré par l’OIIQ ainsi que des lignes directrices viendront baliser les conditions et modalités d’exercice selon la classe de spécialité.

Source : Communiqué de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 9 octobre 2019.

 

Infirmière praticienne spécialisée ou infirmier praticien spécialisé (IPS)

L’IPS est une infirmière détentrice d’une maîtrise en sciences infirmières combinée avec un diplôme d’études supérieures en sciences médicales et qui a réussi un examen professionnel de spécialité pour détenir un certificat de spécialiste d’infirmière praticienne spécialisée. Elle détient des connaissances et des habiletés de niveau avancé afin d’effectuer un processus de raisonnement clinique visant à répondre aux problèmes de santé d’une clientèle particulière.

Les IPS combinent une pratique infirmière avancée et l’exercice des cinq activités médicales suivantes (Décret 84-2018) :
• prescrire des examens diagnostiques;
• utiliser des techniques diagnostiques invasives ou présentant des risques de préjudice;
• prescrire des médicaments et d’autres substances;
• prescrire des traitements médicaux;
• utiliser des techniques ou appliquer des traitements médicaux, invasifs ou présentant des risques de préjudice.

Cinq classes de spécialités : La nouvelle réglementation réitère l’existence des IPS en soins de première ligne et en néonatalogie, regroupe sous le titre d’IPS en soins aux adultes les spécialités de cardiologie et de néphrologie, et crée deux nouvelles spécialités : santé mentale et soins pédiatriques

Formation : baccalauréat en sciences infirmières (3 ans avec DEC général, 2 ans avec DEC en soins infirmiers), maîtrise en sciences infirmières (2 ans), DESS (1 an) et certificat de spécialiste de l’OIIQ Responsabilités : dispenser des soins infirmiers et médicaux, prescrire des examens diagnostiques, des médicaments et des traitements selon son domaine de spécialité