Quand la cynothérapie s’intègre au programme de soin

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S’occuper d’un chien fait naturellement du bien ! Fort de cette conviction, un infirmier a élaboré un projet de cynothérapie au CH Pinel d’Amiens.

Au CH Philippe-Pinel d’Amiens (Somme), les chiens font partie intégrante de l’offre de soins, grâce au travail de William Lambiotte, infirmier psychiatrique dans l’établissement depuis 24 ans, et officiellement infirmier cynothérapeute depuis 2010. Ce passionné de chiens avait depuis longtemps remarqué, lors de ses interventions dans les clubs de dressage ou dans les familles, que l’action de soin sur l’animal domestique se répercute également sur son entourage. Il a alors bâti un projet très structuré pour mettre en place une activité cynothérapeutique (ACT) au sein de l’hôpital.

Cette activité repose tout d’abord sur la solide formation de cet infirmier, qui a passé un diplôme d’éducateur canin, de moniteur d’éducation canine et de comportementaliste canin. Elle s’appuie également sur une sélection rigoureuse des chiots et une éducation par le jeu, où toute forme d’agressivité est bannie et la mise au travail très progressive. Sur le versant thérapeutique, plusieurs documents ont été élaborés pour suivre l’évolution du patient en ACT.

Sur le plan clinique, la cynothérapie vise à éveiller des réactions et à maintenir ou améliorer le potentiel ludique, cognitif, physique, psychosocial et affectif des personnes. Au-delà de temps de plaisir évident pour de nombreux patients, cette médiation a parfois des résultats surprenants : certains malades sourient pour la première fois, d’autres se révèlent particulièrement soucieux pour l’animal, d’autres, très renfermés, s’ouvrent soudain à la communication… Par ailleurs, l’ACT permet aux soignants de voir les patients sous un jour différent.

Depuis ses débuts, 288 patients de 6 à 98 ans ont pu bénéficier de cette approche, tous diagnostics confondus, certains n’ayant jusque-là pratiqué aucune activité. 64 psychiatres prescrivent la médiation canine. Leurs ordonnances sont de plus en plus précises et exigeantes avec le temps : «renarcissisation», «canalisation du délire». Le projet est soutenu par la fondation A. et P. Sommer (https://fondation-apsommer.org).