En psychiatrie, des innovations nées de la crise covid ouvrent des perspectives

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Ce rapport publié par le ministère des Solidarités et de la Santé, en collaboration avec l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap), présente un échantillon de retours d’expériences de la crise covid-19 dans le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie. Il témoigne de l’importante mobilisation, de la réactivité et de l’inventivité des équipes pour s’adapter à cette situation inédite, ainsi que l'avait souligné Olivier Véran mi-septembre lors du Congrès de psychiatrie et neurologie de langue française.

Le rapport souligne que les dispositifs mis en œuvre ouvrent « de nouvelles perspectives de transformation des offres en santé mentale dans les territoires. » Afin de conserver toute la richesse des expériences, majoritairement singulières, les auteurs n'en présentent une synthèse « stricto sensu ». Ce document constitue plutôt une « banque d’informations » pour un partage d’expériences et, à ce titre, devenir source d’inspiration, de transposition pour les établissements. Il permet notamment de repérer un double virage, numérique et ambulatoire, privilégiant « l’aller vers » et la réponse adaptée et personnalisée aux besoins des publics concernés. 

Plus de 150 dispositifs innovants sont identifiés, dans 8 régions. Ils sont majoritairement à l’initiative du secteur public (63%), suivi du privé non lucratif (18%) et privé lucratif (9%) puis d’autres structures (6%) comme des centres communaux d’action sociale, groupements de coopération sociale et médicosociale ou encore réseaux de cellules d'urgence médico-psychologique (Cump). 22% des dispositifs sont dans le champ de la pédopsychiatrie, 21% de la psychiatrie adulte et 57% sont « mixtes ».

Sur le plan des thématiques, 31% des dispositifs concernet des supports technologiques ; 18% l’organisation des services, du secteur ; 18% le maintien du lien et du soin et 14% des interventions à domicile. Vient ensuite le soutien aux pofessionnels de santé (7%) , l’éducation thérapeutique du patient (5%) et l’accès aux soins somatiques (3%) 

Dans le cadre des soins sans consentement, de nombreuses équipes ont témoigné de la difficulté à établir un équilibre entre le respect de la liberté d’aller et venir et la nécessité de protéger les patients et soignants. 

Le rapport conclut que ce retour d’expériences illustre les immenses besoins qui sont nés durant la crise et les très nombreux domaines et publics qui nécessitent des compétences en santé mentale. « La feuille de route Santé mentale et psychiatrie, qui sera adaptée, s’attachera à en tenir compte. »

Rapport d'analyse des retours d'expérience de la crise covid-19 dans le secteur de la santé mentale et de la psychiatrie, Délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie, octobre 2020, en pdf.