1,5 Md€ de crédits en plus sur 3 ans auxquels s'ajoutent 450 M€ pour l'investissement courant, 10 Md€ de reprise de dettes, 800 € par an aux hospitaliers franciliens et 110 € par mois aux aides-soignants en gériatrie… Édouard Philippe et Agnès Buzyn consacrent "des moyens financiers considérables" au plan soutien de l'hôpital "Ma santé 2022 – Investir pour l'hôpital" décliné en 14 mesures selon trois axes et assorti d'un calendrier de mise en oeuvre :
1 – Renforcer l’attractivité des métiers et fidéliser les soignants
Mesure 1 : accompagner les débuts de carrière des soignants
Mesure 2 : renforcer l’attractivité des hôpitaux situés dans les territoires en tension
Mesure 3 : mettre en place une politique de valorisation financière des équipes engagées dans des projets de transformation
Mesure 4 : revaloriser le métier d’aide-soignant
Mesure 5 : consolider l’attractivité des métiers hospitalo-universitaires
Mesure 6 : réformer le statut de praticien hospitalier
2 – Lever les blocages de l’hôpital public
Mesure 7 : adapter la gouvernance et le management des hôpitaux
Mesure 8 : alléger les procédures administratives des hôpitaux
Mesure 9 : faire confiance aux équipes de soins
Mesure 10 : lutter contre les dérèglements qui nuisent au fonctionnement normal des services, en ce qui concerne l’intérim médical et la permanence des soins en établissement de santé
3 – Réinvestir dans l’hôpital en lui donnant des moyens nouveaux et de la visibilité dans le temps
Mesure 11 : allouer des ressources supplémentaires pour le fonctionnement de l’hôpital avec un rehaussement de l’ONDAM sur 2020-2022 pour un total de 1,5 Md€
Mesure 12 : donner plus de visibilité aux établissements de santé sur leurs ressources avec des tarifs en hausse jusqu’en 2022
Mesure 13 : relancer l’investissement courant
Mesure 14 : reprendre une partie de la dette hospitalière pour dégager les marges nécessaires pour les établissements
Rappel sur le déploiement de la feuille de route dédiée à la psychiatrie
Une feuille de route « santé mentale et psychiatrie » a été établie en juin 2018 pour répondre à l’exigence de mieux repérer et prendre en charge les troubles psychiques, notamment chez les enfants et les adolescents. Cette feuille de route doit permettre de rendre les soins plus accessibles sur tout le territoire et de renforcer le travail avec les acteurs intervenant dans la prévention, le repérage et les parcours de soins et de vie des personnes. Un délégué ministériel a été nommé au printemps 2019 pour suivre et dynamiser la mise en oeuvre de cette feuille de route.
D’ores et déjà, des moyens nouveaux pérennes ont été alloués à la psychiatrie, à hauteur de 50 M€ fin 2018 et de 80 M€ en 2019, pour accompagner les établissements dans ces évolutions. Ils ont permis également d’engager un effort de réduction historique des écarts de financement.
Parallèlement, des appels à projet ont été lancés en 2019. Les premiers reposent sur le fonds d’innovation organisationnelle en psychiatrie, doté de 10 M€, pour impulser et soutenir des initiatives organisationnelles locales innovantes. Les seconds doivent renforcer l’offre de soins en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, à hauteur de 20 M€, en priorité dans les territoires qui en sont aujourd’hui dépourvus.
Par ailleurs, le déploiement des soins de réhabilitation psychosociale a été favorisé (crédits alloués de 5,2 M€ en 2018 et 5,7 M€ en 2019), de même que le déploiement du recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide (VigilanS) à hauteur de 5,6 M€. Les projets sélectionnés sur ces différentes thématiques bénéficieront de financements spécifiques.
La création du diplôme d'infirmier en pratique avancée mention psychiatrie et santé mentale est intervenue avec la parution de textes en août 2019 et est effective depuis la rentrée 2019 avec une centaine de places ouvertes.
Une offre de prise en charge du psychotraumatisme a été structurée sur les territoires : 10 dispositifs de prise en charge ont été désignés suite à un appel à projet national doté de 4 M€ ainsi qu’un centre national de ressource et de résilience.
Ce travail mené depuis 2018 se poursuit, avec notamment le déploiement des projets territoriaux de santé mentale d’ici juillet 2020 sur l’ensemble du territoire.
Des chantiers transversaux structurants sont engagés, en particulier la réforme du régime des autorisations d’activités de soins en psychiatrie, ainsi que la réforme du modèle de financement de la psychiatrie, dont les travaux sont en cours et dont les grandes lignes sont actuellement discutées au Parlement dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020, pour une entrée en vigueur en 2021.
D’autres chantiers prioritaires sont menés autour de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en lien notamment avec la protection de l’enfance, la recherche en psychiatrie, la prise en charge des addictions.
Enfin, un observatoire des droits des patients en psychiatrie sera mis en place et s’intéressera particulièrement au suivi des mesures de réduction des pratiques de soins sans consentement, isolement et contention.