L’industrie pharmaceutique est victime d’une image détestable dans l’opinion publique. Alors même qu’elle a pour but de soigner, elle est plus déconsidérée encore que les cigarettiers ou l’industrie automobile. Il est nécessaire d’analyser cette situation par trois prismes imbriqués :
1) la complexité d’un marché dont la plupart des coûts sont cachés ;
2) la difficulté d’une société hyperconnectée à organiser des débats sur des questions politiques qui touchent aux valeurs ;
3) et enfin la disjonction qui structure nos mentalités, entre la morale et le profit.
C’est à cette condition qu’une industrie aussi critique humainement que porteuse économiquement pourra redevenir un acteur à part entière du monde de la santé, qui puisse participer à l’amélioration de l’offre de santé pour les populations.
Peut-on défendre l’industrie pharmaceutique ? Guillaume von der Weid, Santé publique n°1 janvier-février 2018 | p. 101 à 103 | publié le 10 avril 2018