Organiser la médecine spécialisée et le second recours

FacebookTwitterLinkedInEmail

Les soins primaires et la médecine spécialisée sont deux sujets intimement liés, à penser dans le même mouvement, comme deux éléments d’un système qui doivent évoluer de façon cohérente. Il est essentiel, dès lors, de proposer des évolutions de la médecine spécialisée congruentes avec les besoins de la population (notamment la chronicisation des maladies), ainsi qu’avec les orientations retenues pour structurer les soins primaires, tout en tenant compte des dynamiques propres à la médecine spécialisée. C’est la raison pour laquelle le Haut Conseil a souhaité inscrire cette question de la médecine spécialisée et du deuxième recours à son programme de travail 2016-2017 et a installé pour préparer cet avis un groupe de travail réunissant un large éventail de spécialités. Il a engagé une réflexion en partant des processus concrets de prise en charge ainsi que des évolutions structurelles des professions concernées.

Les processus de prise en charge impliquant la médecine spécialisée, hétérogènes, segmentés et contingents, peinent d’ores et déjà à répondre aux besoins des patients âgés et des malades chroniques. Déséquilibres démographiques prévisibles entre les spécialités (*), spécialisation croissante des praticiens, concentration de l’offre, incertitudes quant au renouvellement des médecins dans certains territoires, sont des facteurs susceptibles, à moyen terme, de déstabiliser l’offre de soins et d’être sources de difficultés d’accès à des prises en charge adaptées aux besoins des patients. Considérant comme une priorité de faire évoluer la structuration de la médecine spécialisée en cohérence avec le reste du système de soins, ainsi qu’avec les besoins de la population, le Haut Conseil propose dadapter, dès à présent, le dispositif de formation médicale aux enjeux du futur, défend une approche structurée sur les territoires de l’organisation des soins spécialisés, associant tous les acteurs des prises en charge, et propose d’investir dans de nouvelles formes de production de soins spécialisées, regroupées et plus intégrées.
Les analyses et propositions du Haut Conseil n’épuisent pas la question. Le Haut Conseil poursuivra sa réflexion, en particulier sur les questions fondamentales de la tarification et des dépassements d’honoraires , ainsi que sur les conditions économiques des exercices regroupés.
 

Avis "Organiser la médecine spécialisée et le second recours : un chantier prioritaire", Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, juin 2017.

(*) à l’ horizon 2040, la psychiatrie fait ainsi partie des spécialités dont la densité va continuer à augmenter.