Marion Leboyer, 1ère femme à recevoir le Prix Neuropsychopharmacologie 2018

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Le Professeur Marion Leboyer recevra le 7 octobre prochain, lors du 31e Congrès du Collège Européen de Neuropsychopharmacologie (ENCP) à Barcelone, le Prix Neuropsychopharmacologie 2018 de l'ECNP. Créé en 1989, ce prix récompense chaque année une ou deux personnalités scientifiques de renom qui se sont distinguées par la qualité de leurs travaux de recherche en neuroscience appliquée et translationnelle.

41ème lauréate et première femme de l’histoire de ce prix, Marion Leboyer recevra cette distinction le 7 octobre prochain et assurera la conférence plénière d’ouverture du 31ème congrès de l’ECNP. Décerné en reconnaissance de ses réalisations exceptionnelles combinant une recherche innovatrice et à fort impact, identifiant les facteurs de risque génétiques et environnementaux dans les troubles psychiatriques majeurs, ce prix récompense également les actions de plaidoyer qu’elle n’a cessé de mener, sur la scène européenne et française, en faveur d’une reconnaissance des troubles psychiatriques comme enjeu majeur de santé publique ainsi que sa capacité à mobiliser des expertises multiples au profit de projets d’envergure.

Marion Leboyer est professeur de psychiatrie à l'université Paris-Est Créteil (UPEC), responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie des Hôpitaux universitaires Henri Mondor et directeur du laboratoire Inserm de psychiatrie translationnelle (U955). Son parcours scientifique a été très tôt guidé par l’identification de biomarqueurs en vue de l’avènement d’une médecine de précision en psychiatrie. Pour ce faire, elle a présidé à la constitution de larges cohortes de patients finement caractérisés cliniquement auxquels sont associés des prélèvements biologiques. Elle a ainsi réussi, aux côtés du Pr Thomas Bourgeron, à identifier les premières mutations génétiques impliquées dans les troubles du spectre de l’autisme et jouant un rôle dans la synaptogenèse. Elle a également été à l'avant-garde de plusieurs programmes importants sur les dysfonctions immunitaires dans les troubles psychiatriques, y compris la description du concept de « psychose auto-immune ». La recherche influente en neuroimagerie de son groupe a apporté un éclairage nouveau sur le rôle des anomalies cérébelleuses dans l’autisme et sur les liens entre le dysfonctionnement de la boucle fronto-striatale et les troubles émotionnels.

Elle dirige depuis 2011 le programme Psy-Coh, un projet ambitieux visant à créer une cohorte de 1 400 patients atteints de maladies psychiatriques graves et co-dirige, depuis 2012, le Laboratoire d'excellence Biological Psychiatry («Bio-Psy»), un laboratoire d'excellence favorisant la recherche translationnelle entre les neurosciences fondamentales et la recherche clinique en psychiatrie à travers la France.
Elle est également engagée dans des programmes de recherche européens, tel le projet FP7 OPTIMISE (2011-16), où elle a coordonné la biobanque du projet et l’analyse biologique des premiers épisodes psychotiques. Dans le prochain projet EU-AIMS-2 de l’IMI, elle dirigera l’analyse des dysfonctionnements immunitaires observés dans les troubles du spectre de l’autisme.

Fervente militante d’un soutien ambitieux à la recherche et d’une organisation repensée des soins en psychiatrie, elle défend activement la psychiatrie dans le domaine public aux niveaux national et européen. Elle a notamment joué un rôle majeur dans l’initiative de recherche européenne qui a conduit au projet FP7 ROAMER (2011-2016), qui a fourni une feuille de route pour la recherche en psychiatrie en Europe. En France, elle a oeuvré à un rapprochement avec des équipes en économie de la santé pour mener les premières études de coût des maladies mentales, qui font toujours référence.

Depuis 2007, elle dirige la Fondation FondaMental, fondation de recherche dédiée à la lutte contre les maladies mentales, qui a modélisé un niveau de recours et d’expertise spécialisée en psychiatrie : les Centres Experts FondaMental, plébiscité par les associations de patients et de proches.
Elle a enfin co-écrit avec le Pr Pierre-Michel Llorca un livre « Psychiatrie : l’état d’urgence », publié aux éditions Fayard en septembre 2018, sous l’égide de la Fondation FondaMental et de l’Institut Montaigne.
 

“ Cette distinction est un immense honneur. Le recevoir parmi mes pairs réunis pour la plus importante rencontre scientifique internationale constitue une étape importante dans ma carrière scientifique. Être la première femme lauréate consacre aussi des années d’engagement dans un monde dans lequel il est parfois difficile de s’imposer en tant que femme. J’espère que cela augure de la montée en force des femmes dans la recherche en psychiatrie. ”