L’Unafam décerne ses Prix recherche 2018

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L'Union nationale des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) a remis ses Prix recherche 2018 lors du colloque « Vaincre la stigmatisation » du 30 octobre.

– Le prix de recherche clinique a été attribué à Pauline Favre, chercheur en neurosciences cognitives et cliniques, équipe Psychiatrie translationnelle de l'unité U955 de l'Inserm, hôpital Henri-Mondor à Créteil (Val-de-Marne) et Centre Neurospin du Commissariat pour l'énergie atomique (CEA) Paris-Saclay (Essonne). Ses travaux s’intéressent à la plasticité cérébrale et utilisent l’IRM fonctionnelle (IRMf ) et le neurofeedback (NFB) pour traiter les syndromes résiduels persistant entre les épisodes critiques des troubles bipolaires. En s’engageant dans le développement de travaux ciblant cette période inter-critique, Pauline Favre amène le patient à apprendre à contrôler luimême ses émotions. Le dispositif est ainsi fait que le patient a la possibilité de visualiser son activité cérébrale par l’image IRM et de mesurer cette activité  au plan émotionnel par l’enregistrement d’un signal, sorte de thermomètre émotionnel. La restitution de ces mesures au  patient lui permet de mettre au point, petit à petit, une stratégie de contrôle de l’activité de la région ciblée. En l’occurrence, il s’agit des régions préfrontale et limbiques impliquées dans les troubles bipolaires. Cette méthode permet de réduire les symptômes résiduels (anxiété- symptômes dépressifs) et de diminue ainsi les risques importants qui y sont liés : rechutes et risques de suicide.

– Le prix de recherche pré-clinique ou fondamentale a été attribué à Pierre-Éric Lutz, chercheur à l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI), un laboratoire du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) partenaire de l’université de Strasbourg (Bas-Rhin), au sein de l'unité UPR 3212.Son étude porte sur la plasticité épigénétique comme substrat des comportements sociaux, l’hypothèse principale est que ces comportements sociaux dépendent en partie de processus biologiques qui mettent en jeu des mécanismes régulant l'expression des gènes. Les mécanismes moléculaires qui s’associent à la pathologie seraient ainsi largement induits par les modifications épigénétiques acquises pendant ces périodes de plasticité cérébrale que sont l'enfance et l’adolescence. Des événements de vie, les liens sociaux, l’environnement, jouent un rôle important sur l’expression des gènes et leur modulation par l’intermédiaire des mécanismes épigénétiques. La recherche vise à identifier ces mécanismes épigénétiques et à préciser ce qu’ils recouvrent sur le plan fonctionnel et comportemental. Ce champ que l’on appelle la psychiatrie moléculaire étudie le tissu cérébral de rongeurs, voire celui d’humains, afin d’établir des relations entre ces modifications moléculaires et des comportements caractéristiques liés à une pathologie. Ces nouveaux mécanismes identifiés pourraient ouvrir la voie  de nouvelles perspectives thérapeutiques. Engagé dans un travail à long terme, Pierre-Eric Lutz étudie sur les rongeurs les mécanismes épigénétiques dans la fenêtre de plasticité cérébrale correspondant à l’adolescence.