En Europe, la santé mentale des enfants et adolescents se dégrade

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Dans toute l'Europe, les prises en charge en santé mentale des enfants et adolescents se dégradent. En pédopsychiatrie, l'offre de soins reste très inégale et hospitalocentré. Ces constats proviennent d'une enquête publiée par le Réseau européen des défenseurs des enfants (Enoc) à l'occasion de sa conférence annuelle.

Le réseau Enoc est une organisation à but non lucratif réunissant des institutions indépendantes en charge de la promotion et de la protection des droits de l’enfant selon la Convention relative aux droits de l’enfant (CIDE). Fondé en 1997, il compte actuellement 42 membres dans 34 Etats européens. En 2018, ses membres ont travaillé sur la thématique « droits de l’enfant et bien-être, promouvoir la santé mentale », et ont réalisé une enquête auprès de 24 de ses membres. Ils rendent leurs conclusions dans un rapport publié à l’occasion de la conférence annuelle du réseau qui a lieu au siège du Défenseur des droits, à Paris, du 19 au 21 septembre 2018. Ce travail vise à comparer l'organisation des politiques publiques, l'accès aux services de santé mentale et au respect des droits des enfants et des adolescents pris en charge, avec un focus sur les enfants particulièrement vulnérables.

La santé mentale étant une notion large, qui recouvre de multiples domaines qui peuvent aller de la notion de bien-être et de mal-être jusqu’aux diagnostics sévères de troubles psychiatriques, le rapport pointe d'emblée la difficulté à réunir des données homogènes. Malgré cet écueil, les membres du réseau paraissent confrontés à des difficultés similaires. Le constat de la situation qui tend à se dégrader est récurrent, avec une grande similitude dans les difficultés observées. Le rapport fait ainsi ressortir l’absence de coordination des acteurs avec un cloisonnement marqué entre le secteur social et sanitaire, des inégalités territoriales et sociales qui tendent à s’aggraver, un accès difficile aux spécialistes en raison du nombre insuffisant ou de la mauvaise répartition de ces derniers, ou encore des délais d’attente trop longs pour accéder aux services de soins spécialisés.
Un chapitre du rapport est consacré aux droits des enfants et adolescents hospitalisés au sein d’un établissement de santé pour des troubles mentaux et/ou du comportement. Il pointe de nombreuses difficultés concernant le droit au consentement du jeune, le droit à l’information, le droit au maintien des liens familiaux… La présence de mineurs dans des services pour adultes fréquemment relevée.
  • La santé mentale des enfants et adolescents en Europe. Rapport de synthèse, Enoc, septembre 2018, disponible sur le site du Défenseur des droits.