La Haute Autorité de santé incite les médecins à mieux repérer les violences faites aux femmes

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La Haute Autorité de santé (HAS) publie une recommandation de bonne pratique pour renforcer l’implication des professionnels de santé dans la lutte contre les violences faites aux femmes, favoriser le repérage des victimes et faciliter la coordination entre acteurs professionnels.

Les médecins sont en première ligne pour repérer les femmes victimes de violence, les chiffres disponibles en témoignent : 3 à 4 femmes sur 10 présentes dans les salles d’attente des médecins seraient victimes de violences conjugales et 1 victime sur 5 a consulté en premier lieu un médecin à la suite d’un incident. Mais, comme la plupart des professionnels de santé, les médecins – faute de formation et d’outils – sont le plus souvent démunis face à cette problématique qu’ils connaissent peu ou mal. Et ils ne vont pas forcément repérer ces situations ni savoir comment agir pour protéger les victimes.

Il est pourtant urgent que chacun d’entre eux soit en mesure de repérer les patientes subissant des violences au sein de leur couple. Avec l’aide d’une équipe de santé pluri professionnelle et en s’appuyant sur les acteurs du secteur social, associatif, médico-social et judiciaire, les professionnels de santé sont à même d’initier des actions concrètes adaptées aux besoins de la patiente.

La HAS recommande au médecin d’aborder systématiquement la question des violences avec chacune de ses patientes, afin de permettre à celles d’entre elles qui sont victimes de violence de parler si elles le souhaitent. « Comment vous sentez-vous à la maison ? En cas de dispute, cela se passe comment ? Avez-vous déjà été victime de violences au cours de votre vie ? » sont autant d’exemples de questions à poser lors de l’entretien médical au même titre que celles concernant les antécédents familiaux, la consommation de tabac ou d’alcool.

Favoriser un climat de confiance et en adopter une attitude bienveillante, permet de faire savoir aux victimes qu’elles disposent d’un interlocuteur à leur écoute, sensibilisé aux situations de violences au sein du couple et donc de libérer la parole sur le sujet, lors de cette première consultation ou peut-être d’une consultation ultérieure.

Courte et didactique, la recommandation explique notamment :
– ce que sont les violences conjugales (conséquences, données d’incidences, facteurs etc.) ;
– comment les repérer ;
– comment accompagner les victimes en cas de révélation ;
– vers quels acteurs orienter ces dernières.