Prévention des addictions et réduction des risques : la HAS publie des recommandations

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La Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations pour accompagner les professionnels des Centres de soins, d'accompagnement et de prévention des addictions (CSAPA) dans l'organisation et la mise en œuvre d'activités de Réduction des risques et des dommages (RDRD) et de prévention individuelle et collective.

Ces recommandations constituent le deuxième volet d'un programme portant sur « la prévention des addictions et la réduction des risques et des dommages », initié par l'Agence nationale de la qualité et de l'évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). Pour rappel, le premier volet s'adressait aux Centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers des drogues (CAARUD).

La HAS rappelle le contexte de la prévention des addictions et de la RdRD, pointant :
– des avancées législatives récentes : la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 dite « de modernisation de notre système de santé » conforte la politique de réduction des risques et des dommages et étend son périmètre à l’ensemble des produits (licites et illicites) et à l’ensemble des risques et dommages (sanitaires, psychologiques, sociaux). Elle rend par ailleurs obligatoire la mission de prévention des CSAPA, auparavant facultative.
– l'évolution des pratiques et des options d'accompagnement dans le champ de l'addictologie au cours de la dernière décennie : l’approche par produits a cédé la place à une approche par comportement (l’addiction) et l’abstinence ne constitue plus la seule réponse thérapeutique validée. Partant, les outils et les pratiques de réduction des risques se sont développés, ainsi que l’a documenté l’audition publique organisée en avril 2016 par la Fédération française d’addictologie.

Ces recommandations visent donc à accompagner les professionnels des CSAPA dans l'évolution de leurs pratiques et de leurs missions, en produisant des repères pour l'organisation, la mise en œuvre et l'articulation des activités de RDRD et de prévention individuelle et collective. Ces missions nécessitent en effet d'être conçues et organisées en cohérence avec les ressources internes, les besoins des publics accueillis et les ressources et besoins du territoire d'intervention. Elles sont d'autant plus efficaces qu'elles :
– répondent, à l'aide de moyens dédiés, à des missions explicites, inscrites et articulées avec les missions de soin dans le projet d'établissement ;
– reposent sur des valeurs et des principes d'intervention connus et partagés par l'ensemble de l'équipe ;
–  reposent sur des fondements scientifiques et recourent à des approches et à des outils validés ;
– sont délivrées par des intervenants formés, dont les connaissances et les compétences sont régulièrement actualisées;
– s'adaptent au contexte de vie, aux besoins et aux attentes des personnes et des groupes concernés et les associent à la construction et l'évaluation de l'accompagnement/de l'intervention

La mise en œuvre de ces conditions d'efficacité implique donc un certain nombre de préalables au déploiement des actions :
– l'identification des besoins des publics accueillis et des publics rejoints et de leur évolution ;
–  l'élaboration d'une stratégie et d'un cadre d'intervention fondés sur les données probantes ;
–  l'identification et l'inscription dans les réseaux d'acteurs territoriaux ;
– l'organisation et la formation des intervenants ;
–  l'organisation du recours et de la participation des pairs.

  • La prévention des addictions et la réduction des risques et des dommages par les centres de soins d'accompagnement et de prévention des addictions (CSAPA), validation septembre 2019, disponible sur le site de la HAS