Lutte contre le tabagisme : résultats décevants !

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Le tabac reste la première des causes de mortalité évitable avec plus de 70 000 morts par an, soit près de dix-huit fois plus que les accidents de la route. Pour autant les coûts sanitaires directs du tabagisme pour l’assurance maladie sont très insuffisamment connus. Une étude de la CNAMTS estime, dans une évaluation qui reste très partielle, à 12 Md€ par an la charge liée au tabac pour la seule branche maladie du régime de sécurité sociale, mais ses effets indirects et différés ne font pas l’objet d’analyse fine. De la même manière, les incidences négatives pour la collectivité en prenant en compte notamment les pertes liées aux décès prématurés des fumeurs, estimées à plus de 45 Md€, devraient être plus méthodiquement évaluées. Malgré une dangerosité désormais reconnue, une grave méconnaissance des risques liés au tabagisme persiste, et les résultats des politiques de lutte contre le tabagisme ne sont pas à la hauteur d’un tel enjeu de santé publique.

Des constats préoccupants

Ce rapport met en lumière sept principaux constats :

– le premier est la méconnaissance par l’opinion du large spectre des risques pour la santé qu’emporte la dépendance tabagique et qui fait du tabac la première cause de mortalité évitable ;

– le deuxième est l’insuffisance de l’action des services de l’Etat (douanes, santé, police notamment) pour que la loi et les règles d’interdiction soient respectées tant pour la vente aux mineurs de moins de 18 ans que sur les lieux publics.

– le troisième constat est l’absence de plans de prévention à l’école. Les informations recueillies au cours de l’évaluation ont montré qu’une implication des médecins et des infirmières scolaires sur toute la durée des cycles (primaire/collège/lycée) aurait des effets particulièrement positifs pour décourager l’entrée qui se fait de plus en plus jeune dans le tabagisme, rendant la dépendance malheureusement durable et difficile à soigner une fois installée ;

– un quatrième constat est la timidité des dispositifs actuellement déployés pour le sevrage et l’aide à la sortie du tabac

– le cinquième constat porte sur l’exigence de continuité dans la politique poursuivie en matière de prix et de fiscalité. S’il ne saurait constituer à lui seul l’instrument d’une politique publique, les expériences des pays les plus engagés dans la lutte contre le tabagisme attestent de l’efficacité de l’outil fiscal s’il est employé dans la durée. Encore faut-il qu’il soit traité de manière coordonnée avec les autres volets de la politique de lutte contre le tabagisme ;

– un sixième constat est la très grande faiblesse des dispositifs de collecte des données et de suivi des effets des mesures prises.

– le dernier constat, le plus préoccupant, est le regain de la prévalence tabagique en France depuis 2005.

Principales recommandations

– Construire une stratégie pluriannuelle de lutte contre le tabagisme :

– Améliorer la connaissance du tabagisme et de ses effets :

– Remobiliser la fiscalité au service de la santé publique :

– Renforcer la réglementation et en garantir l’application :

– Organiser la prévention et l’aide à l’arrêt du tabac :

– Développer la coopération internationale.

 

Les politiques de lutte contre le tabagisme, Rapport d’évaluation, Cour des Comptes, décembre 2012 – www.ccomptes.fr