L’étrange univers du schizophrène

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Sophie Chrizen est malade et son nom est l’anagramme de schizophrénie. A la suivre attentivement pendant les vingt ans qu’elle a mis à guérir de sa schizophrénie, on n’aurait pu qu’être frappé par la relation extravagante qu’elle entretenait avec sa psychiatre. Ce personnage de roman, à la double personnalité, va se croire tour à tour la malade et la soignante. Ce dialogue avec cet autre moi, elle s’y investira à tel point qu’elle expliquera plus tard que c’est elle qui a analysé la psychiatre et que c’est ainsi qu’elle s’est guérie. On l’accompagnera dans son parcours sinueux. Elle y craindra lors d’une promenade en famille que ses parents ne la mène à Auschwitz, elle avalera avec résignation et colère des pilules dont les effets secondaires s’avèreront désastreux et jettera un regard ironique sur ce voyage au bord de la folie.

Extrait du livre :

"On me demandait de prendre les pilules presque sans y penser. Avaler des drogues était difficile, ne pas y réfléchir, j'en étais incapable. Croire qu'un problème mental se résoudrait sur la simple prise d'un traitement, alors même qu'on ne savait quasi rien de la chimie de cette étrangeté ni de celle du remède, semblait invraisemblable."

Sophie Chrizen est née à Cannes en 1977 dans l'amour et la joie, Sophie Chrizen est cadette d'une fatrie de trois. A 17 ans, quand la maladie se manifeste, elle est étudiante en biologie. Ce handicap, qu'on ne nomme pas tant il est méconnu et décrié, la poussera à interrompre son cursus ; mais c'est son acharnement à guérir qui lui permettra de poursuivre de hautes études. Déçue par la psychiatrie, elle poursuit en parallèle d'autres voies prometteuses vers la rémission. Aujourd'hui marraine de jeunes en souffrance, elle les aide à retrouver leur chemin vers eux-mêmes.

Sophie Chrizen, L'étrange univers du schizophrène, Les chemins du hasard, juillet 2018