Dans les Centres médico-psychologiques (CMP), l’injection intramusculaire d’Antipsychotiques à action prolongée (APAP) engendre des douleurs liées à l’injection, au produit et à sa résorption. Face à ce constat, une Évaluation des pratiques professionnelles (EPP), menée de novembre 2014 à décembre 2018 dans les 4 CMP du Groupe hospitalier Nord-Essonne (GHNE), a mobilisé les soignants, afin d’améliorer la lutte contre la douleur. Martine Janvier, IADE et référente douleur, a présenté un poster retraçant ce travail au 17e Congrès de l'Association nationale pour la promotion des soins somatiques en santé mentale (ANP3SM).
Trois audits ont été réalisés au fil de cette EPP.
– Le premier a mis en évidence que, dans 87% des cas, la douleur était évaluée seulement par des questions et que seule la respiration était proposée comme moyen de lutter contre la douleur (48% des patients n’étant pas soulagés). À l’issue de cette étape, différentes recommandations ont été émises: évaluer systématiquement la douleur via une échelle verbale simple ; varier le site d’injection ; créer une fiche «injection musculaire» et favoriser des prises en charge non médicamenteuses de la douleur (exercices respiratoires, cohérence cardiaque, chaleur, musique…) ; programmer le soin et sa préparation avec le patient ; proposer aux soignants des formations douleur.
– pour le deuxième audit, un moyen de prévention de la douleur a été proposé à 40% des patients (patch EMLA, respiration, chaleur…). Dans 70% des cas, les patients ont été soulagés.
– un troisième audit «soignant» a permis de montrer que de nouvelles pratiques mises en place (formations douleur, rappel des procédures et protocoles, prises en charge non-médicamenteuses…) ont pu apporter un véritable soulagement aux patients.
- Évaluation de la prise en charge de la douleur lors des injections intramusculaires d’APAP dans les CMP. Poster, M. Janvier, infirmière anésthésiste et ressource douleur, GH Nord-Esssone, 2019.
