Un nouveau module consacré aux utilisations de divers appareils munis d’écrans a été intégré à l’Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la Défense (ESCAPAD) menée par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) en lien avec la Direction du service national et de la jeunesse (DSNJ). Ainsi,13 330 jeunes garçons et filles âgés de 17 ans ont, en mars 2017, répondu à un questionnaire sur leurs équipements en appareils électroniques et les usages qu’ils en font. Ils ont également été interrogés sur leur socialisation en ligne. Les résultats de ce volet de l’enquête sont aujourd’hui présentés dans cette note de l’OFDT.
Des écrans omniprésents dans la vie des jeunes
La quasi-totalité des jeunes (99,4 %) possèdent un téléphone portable et, pour 97,8 %, il s’agit d’un smartphone. En parallèle, presque tous ces adolescents (97,6 %) disposent d’un ordinateur à leur domicile, de même que d’un téléviseur (97,4 %). L’équipement en consoles de jeux concerne 85,1 % des foyers des jeunes et pour les tablettes, 76,6 %. Sept jeunes sur dix ont un ordinateur dans leur chambre (71,3%) alors que les téléviseurs sont présents dans la chambre de 47,4% d’entre eux et les consoles dans celles de 47,3 % des jeunes répondants.
Ordinateur, télévision, console et tablette: des temps d’usages liés à la présence des appareils dans la chambre
Quatre jeunes sur dix (40,0 %) consacrent au moins deux heures quotidiennes à l’ordinateur et ils sont également 35,8 % à passer a minima ce même temps devant la télévision. Pour les consoles de jeux et les tablettes, les pourcentages respectifs sont très en deçà : 14,5 % et 12,1%. Les usages de consoles de jeux pour des durées quotidiennes supérieures à deux heures sont beaucoup plus fréquents chez les garçons (24,7 % vs 4,1 %). Les garçons sont aussi un peu plus nombreux à dépasser ce seuil avec les ordinateurs (41,3 % vs 38,7 %) alors que c’est l’inverse pour la télévision (37,4 % des filles vs 34,2 % des garçons); on ne note pas de différence à propos des tablettes.
La présence dans la chambre de ces appareils influe sur les temps d’usages. La moitié des jeunes ayant un ordinateur dans leur chambre (49,7 %) déclarent s’en servir plus de deux heures au quotidien contre 20,8 % de ceux qui n’ont pas ce même accès. Pour la télévision, 45,5 % de ceux qui ont un appareil dans leur chambre atteignent (au moins) les 2 heures de fréquentation quotidienne contre 29,7 % chez les jeunes dont l’accès se fait dans une autre pièce du logement. Parmi les jeunes disposant d’une console dans leur chambre, 28,5 % s’en servent au moins deux heures par jour, alors que les adolescents n’en ayant pas sont quatre fois moins nombreux dans ce cas (6,5 %).
Enfin, le différentiel le plus notable s’observe pour les tablettes: 28,9 % des jeunes qui en ont une dans leur chambre l’utilisent plus de deux heures contre à peine 3,2 % des jeunes pour qui l’appareil est dans une autre pièce. Dans ce cas, il est probable que la tablette se substitue à d’autres appareils: ordinateur, smartphone ou console. Si on additionne les temps moyens devant ces quatre types d’écrans au cours de la semaine écoulée, 57 % des jeunes y ont passé au moins quatre heures quotidiennes et 39 % plus de six heures. La part de ceux qui n’ont pas du tout fréquenté ces écrans est de 3 %.
Téléphone: peu de déconnexion totale
S’agissant des téléphones portables, utilisés pour de multiples tâches tout au long de la journée,l’enquête a interrogé l’aptitude des jeunes à se déconnecter totalement. Plus de six jeunes sur dix déclarent ne pas éteindre leur téléphone lorsqu’ils dorment (61,5 %), sept sur dix (68,1 %) le gardent allumé en cours et trois sur quatre (74,4 %) lorsqu’ils font leurs devoirs.
Réseaux sociaux: près de la moitié des jeunes estiment y passer trop de temps
Questionnés sur leurs usages des réseaux sociaux (WhatsApp, Twitter, Facebook, Skype, Snapchat, Instagram, Kik…), la moitié des jeunes de 17 ans (48,6 %) estiment y passer trop de temps. Les filles sont nettement plus concernées par ce ressenti (58,7 %) que les garçons (38,4%). En parallèle, seuls un tiers de ces jeunes (32,4 %) indiquent avoir eu des remarques de leurs parents à ce sujet. Ce sont plus souvent les filles (40,6 %) que les garçons (24,1 %). Enfin, une minorité de jeunes (12,9 %) se déclarent en accord avec l’assertion selon laquelle ils deviennent de mauvaise humeur lorsqu’ils ne peuvent consacrer du temps aux réseaux sociaux.
- Niveaux d’usages des écrans à la fin de l’adolescence en 2017, Note n° 2019-02, octobre 2019, Antoine Philippon, Stanislas Spilka, voir ofdt.fr
