Autisme : des combinaisons de gènes en cause

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Des chercheurs de l’Inserm associés à l’Université François-Rabelais et au CHRU de Tours ont combiné trois approches clinique, neurophysiologique et génétique pour mieux comprendre des mécanismes cérébraux à l’origine de l’autisme. Une stratégie qui a permis aux chercheurs d’identifier des combinaisons de gènes spécifiques aux patients autistes les distinguant de patients souffrant de déficience intellectuelle.

L’autisme est une pathologie qui se manifeste par une grande hétérogénéité à la fois sur le plan de ses manifestations cliniques et sur le plan génétique. On estime aujourd’hui que près de 400 gènes pourraient participer à ce trouble. Le diagnostic de cette maladie est d’autant plus complexe qu’elle est fréquemment associée à d’autres troubles développementaux mettant en jeu les mêmes gènes.

Pour améliorer le diagnostic, les chercheurs de l’Inserm ont utilisé une approche originale multi-modale combinant :

– Une évaluation clinique
– Une analyse génomique à haut débit pour le séquençage de l’ensemble des gènes
– Des analyses de l’activité électrique cérébrale en réponse à la perception d’un changement (électroencéphalographie – EEG)

Deux familles incluant des sujets atteints d’autisme et/ou de déficience intellectuelle ont bénéficié de cette approche intégrée. Au sein de ces deux familles, toutes les personnes touchées par la maladie étaient porteuses d’une mutation dans le gène NLGN4X se traduisant au niveau du cerveau par des problèmes de transmission de l’information dans les neurones.

Grâce à l’EEG, les chercheurs remarquent en premier lieu une altération dans les ondes cérébrales, propre aux patients souffrant d’autisme. Le reste de leur famille, y compris ceux atteints de déficience intellectuelle, ne présentaient pas cette caractéristique.

Grâce à cette nouvelle approche, une deuxième mutation rare été caractérisée et associée à l’activité cérébrale atypique mesurée en EEG chez les patients autistes.

Selon Frédéric Laumonnier et Frédérique Bonnet-Brilhault, principaux auteurs de ce travail, « cette étude permet de comprendre qu’il n’existe pas de “gène de l’autisme”  mais des combinaisons de gènes impliqués dans le neurodéveloppement qui vont atteindre le développement des réseaux neuronaux cibles de cette pathologie ».

L’identification de ces combinaisons est une étape clé dans la compréhension de la physiopathologie et à terme dans le développement de molécules thérapeutiques ciblées.