Maltraitance envers les plus vulnérables : lancement des États généraux

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Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a lancé, le 6 mars dernier, des États généraux des maltraitances envers les adultes en situation de vulnérabilité. « Parce qu’il y a urgence« , des concertations menées conjointement cinq mois durant avec tous les acteurs du secteur – associations, professionnels, justice – nourriront une stratégie nationale de lutte contre les maltraitances présentée à l’automne 2023.

Rappelons, qu’en janvier dernier, Jean-Christophe Combe, ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, s’y était engagé souhaitant donner une réponse aux inquiétudes des Français qui exprimaient une vive inquiétude au sujet de la maltraitance des personnes vulnérables, âgées ou présentant un handicap. Les résultats d’une récente enquête du CREDOC le mettait en effet en évidence :  « 70% des Français inquiets pour eux ou leur proche au sujet du risque de maltraitance, second risque le plus élevé après la maladie grave. Une inquiétude plus élevée encore chez ceux qui se sentent isolés, ou qui sont dans une situation de maladie chronique ou de handicap. » Le ministre avait alors annoncé le lancement à venir des États généraux de la maltraitance. La finalité, donner la parole à toutes les instances représentatives des personnes concernées et des professionnels et aux parties prenantes associatives afin de nourrir la construction de la stratégie qui sera lancée à l’automne autour de 3 objectifs majeurs : mieux voir, mieux libérer et entendre la parole, mieux combattre toutes les maltraitances.

Le 6 mars 2023, Jean-Christophe Combe a donc lancé officiellement ces « Etats généraux des maltraitances envers les adultes en situation de vulnérabilité ». Après avoir donné la parole à des représentantes associatives, le ministre a rappelé l’importance « de donner la parole à ceux qui sont concernés, à ceux qui vivent au quotidien avec les personnes concernées, pour que nous puissions changer les choses« . Construire une action « avec », c’est le but de ces Etats généraux, a-t-il souligné. « Ce sujet doit être porté de manière plurielle. Tout commence avec les personnes concernées car c’est elles qui savent et peuvent. C’est pour cela que le comité de pilotage est composé de quatre personnes élues dans des instances représentatives des usagers, dans les champs de la lutte contre l’exclusion« . 

« Ouvrir le débat sur les maltraitances, c’est combattre ce qui fait du tort à tous, mieux regarder des situations dans leur complexité et certainement pas accuser des professionnels. » 

En pratique , les concertations lancées dans le cadre de ces Etats généraux vont durer cinq mois permettant de réunir différentes contributions. Deux groupes de travail vont être installés :
– travailler d’une part sur le repérage précoce des situations de maltraitances à domicile et l’orientation des victimes ;
– travailler sur la mobilisation des forces de l’ordre et de la justice pour mieux prévenir les situations de maltraitances. Dans les prochaines semaines, quatre webinaires vont être organisés pour présenter le cadrage et les attendus des futures contributions.  Et le ministre de citer la tenue, le 10 mars prochain à Strasbourg, d’un colloque sur l’inclusion des personnes âgées avec la participation du GHU Paris Neurosciences ; colloque qui permettra de livrer des enseignements précieux.

Le rapport final est programmé pour juillet prochain et, à l’automne, une stratégie nationale de lutte contre les maltraitances sera présentée par Jean-Christophe Combe.

« Accepter de regarder en face, de nommer, c’est un premier pas. Il faut décrire, comprendre les mécanismes à l’oeuvre pour proposer des pistes nouvelles, repenser les ressources humaines et les façons de former, diriger les établissements ou encore les organiser et les financer. « 

Dans le cadre de la séquence de concertation des États généraux des maltraitances ouverte depuis le lundi 3 avril par le ministère des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, les institutions, associations et collectifs impliqués dans la lutte contre le phénomène sont invités à organiser des débats autoportés pour préparer la stratégie nationale de lutte contre les maltraitances envers les majeurs en situation de vulnérabilité.  Chaque acteur peut présenter un bilan des échanges organisés dans ce cadre avant le 1er juin 2023 en complétant le formulaire à ce effet.