Ces dernières années, le « principe de précaution » s’est imposé dans différents champs, remplaçant progressivement, dans le langage et dans les actes, la séculaire « vertu de prudence ». Ce glissement reflète sans doute l’inquiétude de notre époque prétendument crépusculaire… Avant de rechercher les effets de cette évolution sociale en psychiatrie, attardons-nous sur ces deux expressions. Dans la première, le terme « principe » se définit comme « chacun des fondements de la connaissance, chacune des lois qui dirigent l’exercice de la pensée rationnelle » (1). Dans la seconde, une vertu traduit une « disposition ferme, constante de l’âme, qui porte à faire le bien et à fuir le mal » (2). Il s’agit finalement de convertir un état d’esprit en une prescription contraignante, au risque de scléroser la réflexion : la loi oblige, sous peine de sanction, alors qu’une inclination autorise.
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