Des leviers pour diminuer la contrainte

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Une recherche va explorer les pratiques des établissements résolument engagés dans des stratégies de moindre recours à la contrainte.

Les disparités en matière de coercition sont couramment observées en psychiatrie : tandis que certains établissements y recourent fréquemment, d’autres ne l’emploient qu’exceptionnellement, voire pas du tout. Outre les inégalités relatives au respect des libertés fondamentales, cette hétérogénéité des pratiques induit une perte de chances pour les patients et pèse sur le système de santé. Le recours à la contrainte, notamment la contention, peut en effet conduire à des traumatismes physiques et psychologiques, provoquer un vécu négatif chez les soignants et entraîner une augmentation des coûts pour le système de soins.

Dans ce contexte, Plaid-care (pour Psychiatrie et libertés individuelles : étude d’établissements caractérisés par un moindre recours à la coercition), va interroger les ressorts d’une psychiatrie plus respectueuse des libertés individuelles. Financée par l’Institut pour la recherche en santé publique (Iresp), et soutenue par le CHU de Saint-Étienne et l’École nationale des solidarités, de l’encadrement et de l’intervention sociale, cette recherche va débuter à l’automne pour une durée de deux ans. Elle portera d’une part sur les établissements nationaux historiquement engagés dans des stratégies de moindre recours à la coercition, et d’autre part sur les sites de la région Auvergne Rhône-Alpes orientés dans ce sens depuis 2016, sur la base de résultats significatifs.

Impliquant notamment des infirmiers et des sociologues, Plaid-Care vise une meilleure compréhension du fonctionnement de ces établissements, aujourd’hui peu investigués et donc peu visibles. Elle interroge le déploiement des pratiques, savoirs, ou formes d’organisation et de coopération favorisant une meilleure prévention et gestion des crises, et ainsi de meilleures conditions d’hospitalisation. La compréhension de ces phénomènes permettra de dégager les leviers d’une psychiatrie plus respectueuse des libertés individuelles. Ce travail nécessite de multiplier les échelles d’observation et d’interroger la construction des relations de soins, la socialisation professionnelle et les biographies des soignants, le fonctionnement et l’organisation des services, l’identité et l’histoire de l’établissement, ainsi que les collaborations déployées à l’échelle des secteurs et des territoires.

L’équipe projet est composée pour les sciences infirmières de J.-P. Lanquetin, L. Rohr et d’Y. Quenum, pour les sociologues de S. Saetta, porteur du projet, et de F. Mougeot et L. Velpry, avec la participation de M. Coldefy, géographe.

• Contact : grsipsy@gmail.com ou saetta.sebastien@gmail.com