Aujourd’hui, la théorie de l’attachement est une approche incontournable en psychopathologie. Si le besoin vital d’attachement est très présent à la naissance, il reste actif tout au long de la vie, et notamment dans les périodes de changement, de vulnérabilité et de pertes d’autonomie. Au-delà du lien affectif qui unit d’abord le nouveau-né à une figure de soin, l’approche des modèles d’attachements multiples ouvre des perspectives en termes d’expériences relationnelles correctrices, notamment dans les soins psychiques. Repères et mises en pratique.
Troubles dans l'attachement
Au sommaire de ce dossier
L’attachement, d’hier à aujourd’hui
En se dégageant d’une vision déterministe, conceptualiser l’attachement comme une variable d’ajustement relationnel offre des perspectives différentes, beaucoup moins figées, sur le développement socio-affectif. Repères et évolutions théoriques.
Clinique de l’attachement en psychiatrie
Les traumatismes relationnels précoces laissent des empreintes indélébiles dans le développement affectif de l’individu, mais l’approche des modèles d’attachements multiples ouvre des perspectives en termes d’expériences correctrices.
Attachement et neurosciences
Les neurosciences affectives et sociales permettent d’appréhender les bases cérébrales de l’attachement et de l’intersubjectivité parentale. Cette approche peut déboucher sur des interventions adaptées, guidées par des modèles neurocognitifs.
Dépression périnatale et attachement au conjoint
La recherche montre que les mères qui ont une relation d’attachement insécure à leur conjoint sont plus à risque de développer une dépression périnatale et de présenter des difficultés de régulation émotionnelle.
« Je me sens délaissée… »
Marie, une jeune mère de 27 ans, souffre de dépression post-partum. Elle ne sent pas soutenue par son conjoint et juge sa mère trop intrusive. Grâce à l’entretien d’attachements multiples (AMMI), qui propose d’explorer les liens passés et actuels, elle amorce un processus thérapeutique en identifiant ses schémas relationnels et ses besoins.
L’attachement se transmet-il entre générations ?
S’il existe une influence du parent sur l’enfant, il semble prématuré d’affirmer que celui-ci reproduit les mêmes stratégies d’attachement (en particulier comportementales). Un large champ de recherche reste à explorer.
Quels liens maintenir avec la personne âgée dépendante ?
Chez l’âgé, lorsque les performances s’amenuisent et que des troubles cognitifs ou une maladie neurodégénérative s’installent, le besoin de rester lié s’intensifie. Comment comprendre et répondre à ses demandes d’interactions tardives ?
« Est-ce que je vais devoir te porter ? »
Enfant placé, ballotté de familles d’accueil en foyers, défiant toute autorité, Charlie, 13 ans, est orienté vers le Centre médico-psychologique (CMP) pour des comportements violents. Sur le fil ténu d’une juste présence, un infirmier parvient à le sécuriser.
Renforcer la sécurité affective de Léa
À 27 ans, Léa reste dépendante des autres sur le plan affectif. Par peur de l’abandon et du jugement, elle a tendance à taire ses émotions et ses désirs. Une thérapie des schémas, centrée sur ses besoins psychologiques fondamentaux, aide son moi « adulte » à sécuriser la « petite Léa ».
Déficience intellectuelle et comportements d’attachement
Comprendre les comporte-ments émotionnels des adultes avec déficience intellectuelle en institution à partir de la théorie de l’attachement met l’accent sur la nature dyadique intrinsèque des soins et sur la façon dont les relations interpersonnelles influencent leur qualité.
« Pour en savoir plus » bibliographie du dossier n°285
Chaque mois, le réseau documentaire en santé mentale, Ascodocpsy, propose des éléments de bibliographie en lien avec le thème du dossier : « Troubles dans l’attachement ».
Et aussi dans ce numéro
Le secret médical, le patient, sa famille
Sauf rares exceptions, le patient, et lui seul, est destinataire des informations médicales le concernant. Les professionnels doivent donc veiller à le solliciter avant toute communication à la famille.
« L’emprise peut être mortifère mais aussi élément du processus créatif »
Dans son dernier ouvrage, paru chez érès, Alain Ferrant, psychologue clinicien, tente de réhabiliter la notion d’emprise comme composante nécessaire au développement de la vie …
« A ma place d’aide-soignante en psychiatrie… »
Dynamique, jamais à court d’idées pour stimuler les patients de son unité, Stéphanie Bouloc,
aide-soignante au CH Sainte-Marie, à Rodez, s’est formée tout au long de son parcours. Passionnée, elle est aujourd’hui une formidable ambassadrice d’un métier peu reconnu.
Les psychothérapies pour traiter les troubles du sommeil
Dans cet ouvrage très pédagogique, I. Poirot et A. Brion, psychiatres, mettent l’accent sur l’intérêt et l’efficacité des psychothérapies dans la prise en charge des troubles …
Intégrer un médiateur de santé pair…
Après deux expériences peu probantes, Martine, pair-aidante, s’intègre avec succès à l’équipe soignante d’un Centre médico-psychologique. Ses propositions et son regard « décalé » apportent de réels bénéfices aux usagers et aux soignants. Retour d’expérience.
Se détacher de l’attachement ?
À la fois subjectifs et objectifs, féconds et destructeurs, les liens à autrui se donnent comme la matière première de nos vies. Mais le meilleur attachement est peut-être précisément celui dont on peut se passer…
L’attachement social
Un ouvrage qui renouvelle la réflexion sur le développement social, les inégalités et les formes de résistance à l’oppression.