Découvrir les personnages à la fois sérieux et drôles de Pascal Marlin donne l’impression de déambuler au musée dans une galerie de portraits… Inlassablement, l’artiste reconstruit des corps, ronds et bigarrés, à partir de matériaux découpés hétéroclites : papier-calque, linogravure, monotype, radiographies (vierges ou peintes), stickers… Le morceau d’une photographie photocopiée constitue généralement une partie du visage, tandis que s’agglutinent, dans des bourrelets et des rondeurs, les membres, le buste… Pascal Marlin peint, colle, assemble, rehausse de teintes douces. La répétition crée une sorte de vertige et une perte de repères. L’œil du spectateur s’égare dans les replis et les détails, traquant l’équilibre, la forme, cherchant à identifier les contours, les mains, les pieds… Quelques éléments de décor suggèrent un intérieur, comme si le sujet posait dans une chambre sans fenêtre, sans vision extérieure, ou comme une poupée dans une boîte. Immobile, réfléchi, il dégage une présence forte et intrigante.
Ce travail sur l’humain et l’étrange évoque la différence, le fantasme, les pulsions… Cet univers singulier, baroque, parfois dérangeant, souvent drôle, renvoie à la condition physique de l’être. L’artiste semble composer des puzzles et s’amuser avec le difforme, l’absurde. Soudain, la beauté surgit, comme en clin d’œil. Pascal Marlin reconnaît : « Je m’amuse beaucoup. La création est un retour à l’enfance.»
Né en 1964 à Paris, il expose régulièrement en France, en Belgique et au Luxembourg. Il a collaboré avec Santé mentale pour le n°228 de la revue.
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