Bénédicte Deramaux

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Bénédicte Deramaux est née en 1978. Après des études de lettres en vue d'enseigner auprès d'enfants sourds et malentendants, son intérêt pour le langage et une certaine curiosité pour le silence la conduisent vers les arts plastiques, particulièrement la photographie. Elle intègre l'école de photographie de Toulouse et travaille depuis 2005 en tant que photographe auteur. Sa démarche est d’abord artistique, avec une activité professionnelle qui touche également l’illustration, le portrait, l’architecture… Elle expose régulièrement, en France et à l’étranger.
Depuis 2007, avec la série Rue des mûriers, Bénédicte Deramaux photographie ses grands-parents dans leur vie quotidienne : « Impulsée par une brutale et soudaine conscience d′’une disparition imminente, cette longue série se déroule comme une prose qui refuse de s′’essouffler, terrifiée du point final qui la sabrera et fera douter même de son existence… » Dans leur jardin, chez eux, au gré des événements extraordinaires ou de rituels quotidiens, l’artiste capte au plus près le souffle du temps qui passe, l’espoir et la solitude, les corps qui vieillissent et la fraîcheur des sentiments. Dans ce bel hommage, sensible et pudique, Bénédicte Deramaux s’interroge sur ce qui fait nos liens à l’autre, ce qui nous constitue : « Certains mots sont anciens, m’ont été confiés, je suis née avec. Ils font partis de mes muscles, ceux-là même qui me permettent de marcher. Mes grands-parents m’aident à marcher tous les jours, à marcher en vie loin d‘eux. Il n’y a ni début ni fin, là n’est pas la force. C’est ce qu’il y a tout autour, sans cesse entre les choses entre les mots, ces espaces aussi vides que pleins qui relient. »