08/01/2018

C’est ton premier poste en psychiatrie…

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Dans cet article, Michel Pinardon, infirmier en pédopsychiatrie retraité, diffuse de précieux « Conseils au jeune professionnel en psychiatrie ».

 » Sois le bienvenu car tu es particulièrement précieux. En effet, en médecine ou en chirurgie, outre la qualité personnelle des membres de l’équipe soignante, un élément capital est le plateau technique et en premier lieu le laboratoire d’analyse ainsi que la radiologie, l’IRM… Sans eux, il est très difficile de diagnostiquer avec certitude de quoi souffre le patient. Sans eux, un temps important de mise en œuvre thérapeutique est gaspillé. Alors voilà pourquoi tu es très précieux : en psychiatrie, tu fais partie des moyens d’analyse et d’investigation. Rassure-toi, tu n’es pas seul. Chacun de tes collègues et l’équipe en son entier composent aussi ce laboratoire psychique particulier…

Comme en médecine ou en chirurgie, un patient hospitalisé en psychiatrie souffre. Il souffre même beaucoup. C’est pour cela qu’il est là. C’est une évidence, mais il est bon de s’en souvenir surtout quand les circonstances la font oublier. (…)

– L’instrument d’analyse premier, c’est ton corps. Tes moyens sensoriels sont les canaux qui captent ce que le patient émet. Ton corps est un tambour sur lequel résonne ce qui vient du patient.

Ton corps reçoit des stimuli de l’extérieur, mais il en émet aussi en interne, de lui-même et aussi en réaction à l’environnement. C’est aussi important de ressentir ce qui vient de toi de ce qui vient des autres. Evidemment, c’est de transfert et de contre-transfert dont il est question.

– Avec l’entraînement, tu constateras que tu possèdes plus de 5 sens. Appelle les autres comme tu veux : intuition, sensation, jugeote, hypersensibilité, signal d’alarme… Peu importe. Fais peu à peu le constat que tu peux te fier à eux. Cependant, n’oublie jamais de vérifier ces sensations premières dès que tu peux. Tu n’es pas Dieu, par conséquent tu es faillible.

– Ta première posture, c’est l’écoute. Ton corps, ton esprit vibrent au contact de ce patient, que vas-tu faire de ces vibrations ? Rien pour le moment. On veut toujours aller trop vite. Continue de t’imprégner de ce qui circule entre toi, le médecin ou le collègue s’il est là, et le patient. Vois que tu passes le premier dans l’énumération des  protagonistes.

– Avant de prendre soin des autres, prends soin de toi : comment te sens-tu ? Est-ce un bon jour ou un mauvais jour pour toi ? Dans quelles dispositions es-tu ? Es-tu ouvert ou fermé ? Confiant ou méfiant ? Tendu ou relâché ? Léger ou dans la peine ? Fatigué ou reposé ?  Tiens compte de tout cela et aussi du reste au moment de commencer ton travail. Selon l’option, tu ne vas pas ressentir, penser et interagir de la même façon…

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