25-26-27 mai 2018 - Bassens

le goût

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BASSENS (73) – 

Journées du printemps organisées par la Société Française de Psychopathologie de l’expression et d’Art-Thérapie (S.F.P.E. art-thérapie).                                     

Afin de donner libre cours à toute la polysémie du terme, le titre retenu, volontairement laconique, vise à ouvrir et couvrir un champ très large autorisant le développement d’un vaste échange transdisciplinaire. 

Le goût décrit d’abord une sensation de base, la gustation qui, en liaison fonctionnelle avec l’olfaction, mobilise des supports physiologiques et neurologiques porteurs de désordres potentiels (agueusies, hypogueusies, hypergueusies, dysgueusies) dépendants d’une atteinte neurologique, de médications ou traitements et de l’âge. Des hallucinations, souvent combinées à d’autres affluences psychosensorielles plus fréquentes, peuvent s’y implanter en symptômes inconstants et fugaces. 

De façon plus périphérique, des altérations du goût interviennent dans les troubles des conduites alimentaires telles que l’anorexie, la boulimie ainsi que lors de certaines addictions. 

Dans son sens élargi, le goût, sous sa forme négative traduite en « perte de goût » ou même dégoût, affecte également d’autres types de manifestations à tendances dépressives ou concerne les registres plus larges de l’engagement scolaire, professionnel, familial ou social avec tous les dangers de déstabilisation ou désinsertion qu’ils impliquent. La forme la plus radicale et la plus grave de cette dégradation est fournie par le syndrome mélancolique où le dégoût de la vie (taedium vitae) s’étend à l’ensemble des phénomènes de l’existence et de l’insertion dans la vie. 

Dans de multiples langues, le même vocable désigne aussi une faculté de discernement et de jugement esthétiques aux extensions et domaines d’applications et d’implications multiples. En la matière, le bon goût pourra dériver vers des convenances mièvres, des académismes stériles purement conservateurs sous couvert d’un respect de la tradition. La surcharge expressive, comme dans l’art pompier ou le kitsch, finira par dégénérer en goût douteux ou franchement mauvais goût jusqu’à écoeurement. 

Par extension supplémentaire, le goût se rapproche enfin d’une palette d’inclinations psychologiques qui va de la moindre marotte anodine à la plus intense des passions. Non seulement beaucoup de spécialistes auront ainsi la possibilité d’y accorder certaines des préoccupations de leur discipline de formation et d’exercice, mais ils pourront aussi confronter leurs approches sur un mode interdisciplinaire, rapprocher et croiser leurs perspectives à partir d’un point de départ thématique commun. 

Rens. : Jean-Marie  Barthelemy,  jeanmariebarthelemy@gmail.com