Du 31/05/2018 au 02/06/2018 - Lyon

La danse de la rencontre

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Expérience et co-évolution. Du La au concerto

LYON

13 èmes journées francophones de thérapie familiale systémique organisée par le revue Thérapie familiale

Lors des deux dernières Journées de Lyon, nous avons fait la part belle aux représentations, aux idées, aux cognitions échangées entre l’intervenant et ses patients. Nous voudrions cette fois nous arrêter sur une autre dimension, celle de la danse thérapeutique, cette expérience vécue et partagée.
Contrairement aux autres mammifères, le petit de l’homme naît en quelque sorte « prématuré », dans un état de grande immaturité biologique et neurologique qui le rend particulièrement vulnérable et dépendant de son environnement et de ses figures d’attachement. Ce n’est d’ailleurs que grâce à leurs (bons) soins qu’il peut survivre. Son évolution psychique est donc très largement influencée par les expériences qu’il fait, qui l’imprègnent intimement, notamment ses interactions avec ses parents et ses proches, l’éducation qu’ils lui donnent et les événements vécus. 
Mais tout ne se joue pas avant six ans, la personnalité continue à se sculpter tout au long de la vie au gré des expériences vécues. Les neurosciences l’étayent avec l’épigénétique et la plasticité cérébrale. Jurg Willi quant à lui parlait de personnalité d’interaction. Ne serions-nous pas une autre femme, un autre homme si nous avions fait d’autres choix aussi bien dans la vie amoureuse, amicale, professionnelle face aux aléas de la vie ?
Par ailleurs, notre culture psychologique s’inscrit dans une tradition philosophique plus large qui a longtemps eu tendance à dénigrer l’expérience que les empiristes et les phénoménologues ont heureusement contribué à réhabiliter.
La rencontre thérapeutique est par excellence une occasion d’évolution, c’en est même la finalité. N’est-elle pas avant tout une aire d’expériences pour vivre de nouvelles modalités relationnelles, émotionnelles, pour poser des actes dans le contexte sécurisé et sécurisant de la thérapie ? Une famille change non pas parce qu’on a interprété verbalement ses conflits ou mis en évidence ses dysfonctionnements, s’accordaient à dire des pionniers de la thérapie familiale, J. Haley, S. Minuchin et C. Whitaker, mais parce qu’elle fait en séance l’expérience d’une alternative de patterns transactionnels.
C’est tant par l’expérience que par les connaissances acquises dans sa formation que le thérapeute gagne en confort compétence et légitimité.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Enfin, comme le soulignent les tenants des théories post-modernes, la rencontre thérapeutique est une occasion de co-évolution pour les patients et aussi pour le thérapeute. Les séances de thérapie sont considérées comme des conversations visant à une co-construction d’une nouvelle lecture de la réalité et donc de nouvelles expériences. Même si la finalité est asymétrique, l’intervenant évolue au contact de ses patients, ce qui implique de s’ouvrir à leur singularité et de se mettre à leur école.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Quelle place accorder à l’expérience vécue dans notre travail ? Dans quelles conditions une expérience est-elle maturative ? Pour qui ? Comment se construit cette co-évolution ? Dans cette danse thérapeutique, qui dirige qui, qui s’ajuste à qui, à quels moments, quelles transitions ?

Rens. et inscrip. : Marie-christine Cabié –  mc.cabie@orange.fr

Programme : http://therafam-lyon-2018.ch/wp-content/uploads/2017/09/Programme-Lyon_2018.pdf

http://www.medhyg.ch/lyon-2018