Soins sans consentement : des usagers témoignent

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Suite à des épisodes de délires, Mme X. a été hospitalisée en psychiatrie sans son consentement à deux reprises : en 1996 et en 2015. Elle revient sur ces deux expériences sur le site du Cercle de réflexion et de proposition d'action sur la psychiatrie (CRPA), qui publie des témoignages d'usagers.

Je commencerai par cette citation de Gérard Lopez : « Le silence est une forme de complicité, en aucun cas une position neutre ». C’est pourquoi je témoigne.

En aucun cas je ne souhaite mettre ma famille en difficulté. Je sais qu’ils étaient inquiets pour moi et qu’ils ont pensé me porter secours. D’autre part je suis très respectueuse des personnes que les traitements apaisent. Je pense qu’elles sont socialement respectées. Mais je trouve que cette société ne me respecte pas dans ma recherche d’une autre solution à l’exception du REV (Réseau français sur l’entente de voix) et du CRPA comme associations qui me permettent de rencontrer l’humanité, de même que le Collectif l’Humain Visible.

« Vous n’avez pas fait un vrai délire. Les personnes qui délirent ne le reconnaissent jamais », m’avait dit mon psychiatre. Mais leur donne-t-on un lieu de paroles libres, sans être stigmatisées (…) ?

Qui connaît la loi du 5 juillet 2011 « qui considère que c’est plus l’absence de soins qui créée préjudice au patient que leur mise en œuvre sans son consentement » ?

Que penser des soins contraints à domicile ?

Il y a soins et soins. Or le patient n’a pas d’autre choix que la chimie, bien souvent les injections mensuelles. En ce qui me concerne, ces soins sont suicidaires. Est-ce vraiment l’objectif de la psychiatrie ? J’espère que non.

Mais il est vrai, comme le dit Will, qu’il faut du courage pour « pour solliciter quelqu’un qui pourra nous entendre », sachant que nous sommes dans l’urgence… C’est pourquoi je témoigne. Voici mon histoire de cette année 2015. Je ferai un comparatif avec la psychiatrie telle que je l’ai connue en 1996. Presque 20 ans séparent ces deux délires… Lire la suite sur le site du CRPA