TDAH : pour une approche personnalisée

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Souvent réduit au terme « hyperactivité » ou à des enfants turbulents, le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble complexe, difficile à repérer. Dans un contexte où spécialistes et associations d’usagers évoquent un sous-diagnostic du trouble et une non-reconnaissance des difficultés, la Haute autorité de santé (HAS) publie une recommandation pour aider les médecins à établir un prédiagnostic et accompagner les patients.
Le TDAH associe trois symptômes : le déficit de l'attention, l'hyperactivité motrice, l'impulsivité, avec des intensités et des manifestations variables selon la personne, son âge et parfois son contexte de vie. C’est la présence de ces symptômes dans plusieurs environnements et leur persistance dans le temps qui caractérisent le TDAH. Mais ces signes évocateurs peuvent être semblables à ceux d’autres troubles, ce qui complique le diagnostic : troubles des apprentissages, du comportement, de la précocité intellectuelle, troubles anxieux, dépression, maltraitance, troubles du spectre autistique…
La HAS précise également les rôles des intervenants. Si le généraliste ou le pédiatre sont en première ligne pour repérer, seule une évaluation rigoureuse, confirmée par un médecin spécialiste du trouble, permet d’éviter les surdiagnostics et de ne pas passer à côté d’un TDAH.
Une fois le diagnostic posé par le spécialiste, la prise en charge doit être globale, adaptée au trouble de l’enfant et à sa sévérité et intervenir le plus précocement possible. Il s’agit d’agir sur les symptômes et les comorbidités associées, d’informer et de conseiller la famille. En première intention, l’approche est non médicamenteuse, combinant en fonction des besoins de l’enfant des mesures psychologiques, éducatives et sociales. Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être initié. Le méthylphénidate est le seul produit indiqué et disponible à ce jour (Ritaline®, Concerta® et Quasym®). Soumis à des règles de prescription très strictes, il doit faire partie d’une approche personnalisée, être réévalué tous les mois et prescrit en complément d'une thérapie non-médicamenteuse.

  •  Conduite à tenir en médecine de premier recours devant un enfant ou un adolescent susceptible d’avoir un trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Recommandation de bonne pratique, HAS, décembre 2014, www.has-sante.fr