Sauvez le management médical ?

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Le management médical est en grand danger, selon une enquête menée auprès de 221 Présidents de Commission médicale d’établissement (PCME) de CH, CHU et CHS entre octobre 2017 et janvier 2018. Il s’agissait d’« objectiver le ressenti du management médical hospitalier des établissements publics ». De fait les résultats font apparaître un vrai déficit de reconnaissance et de moyens, une faible attractivité de la fonction, un déficit majeur de formation, le tout ayant des conséquences délétères sur la gestion des équipes, des projets, sur la qualité de vie au travail, l’attractivité médicale, le dynamisme et potentiellement la gouvernance des établissements.
Face à ce constat alarmant, les 3 conférences de présidents ont adressé une liste de propositions à Agnès Buzyn. Certaines sont « stratégiques » et visent à mieux définir la fonction, ce qui passe (entre autres) par la publication effective de décrets d’application de la loi de modernisation du système de santé. D’autres, « organisationnelles », cherchent à donner davantage de moyens aux présidents. Au quotidien en effet, leur charge de travail est rarement compensée: en temps clinique dans les services, ce n’est effectif que dans 25 % des cas, en compensation financière dans moins de 20 % des cas. Les PCME suggèrent donc la reconnaissance officielle du temps nécessaire à l’exercice de leur fonction, ainsi qu’une allocation systématique de moyens matériels, logistiques et de secrétariat dédié.

Plusieurs propositions ont pour objectif de développer leur formation à cette fonction et au management et celles des responsables médicaux. 81 % des sondés regrettent en effet « une absence de politique institutionnelle ». Ils souhaiteraient « rendre effective la formation obligatoire ; reconnaître ces formations comme des actions de développement professionnel continu (DPC) et les financer ; prendre appui sur les managers confirmés pour former les nouveaux » Il s’agit également d’accompagner les PCME dans leur parcours postmandat : reconversion, retour à l’exercice, construction de projet… Enfin, les Présidents invitent à «redonner du sens, de la responsabilité et de l’initiative au management médical ». Cette évolution paraît d’autant plus importante dans le cadre des Groupements hospitaliers de territoire (GHT), au sein desquels il conviendrait de rendre cohérentes les politiques managériales des établissements.