Prevention des maladies psychiatriques : en finir avec le retard français !

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Le 10 octobre, à l'occasion de la journée mondiale sur la santé mentale,  l’Institut Montaigne et la Fondation FondaMental se sont associés pour réaliser une étude qui alerte sur les maladies mentales. Il y a en effet urgence à agir et les maladies mentales ne sont pas une fatalité. La prévention doit être le fil conducteur de toute politique publique de santé ambitieuse en psychiatrie, comme elle l’est pour le cancer ou les maladies cardio-vasculaires. Alertant sur le retard de la France, cette étude formule des propositions pour améliorer la qualité de vie des patients, mais aussi pour réduire les dépenses de santé. Quatre leviers d’action prioritaires sont proposés pour répondre aux défis posés par les troubles psychiatriques et permettre le déploiement d’une politique de prévention ambitieuse :

Déstigmatiser grâce à des campagnes d’information sur les maladies psychiatriques

– Proposition n° 1 : Charger l’Institut national de la prévention et de l'éducation à la santé (INPES) d’éclairer le concept de stigmatisation et soutenir de manière générale les travaux de recherches interdisciplinaires visant à comprendre les causes des stigmatisations et leurs impacts sur la vie des personnes.
– Proposition n° 2 : Charger l’INPES de mettre en œuvre une plateforme d’information sur les pathologies mentales.
– Proposition n° 3 : Développer un programme d’actions de sensibilisation aux pathologies mentales, localisées et destinées à des publics ciblés, faisant intervenir les patients et leurs proches et évalué de façon indépendante en partenariat avec l’Éducation nationale et les Agences régionales de santé (ARS).

Dépister pour promouvoir la précocité des prises en charge

– Proposition n° 4 : Soutenir les dispositifs favorables aux mécanismes d’alerte par les acteurs du milieu scolaire, universitaire et professionnel.
– Proposition n° 5 : Renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé de soins primaires sur les différentes maladies mentales, leur dépistage, leurs facteurs de risque et leur prise en charge.
– Proposition n° 6 : Renforcer l’interaction entre médecine de soins primaires et médecine de soins secondaires (psychiatrie) ainsi que le transfert de connaissances auprès des professionnels de première ligne.
– Proposition n° 7 : Consolider le modèle des Maisons des adolescents.


 Innover dans l’organisation des soins grâce à une évaluation de la qualité des soins et une modernisation de l’offre de soins ;

– Proposition n° 8 : Affecter des moyens dédiés par les ARS à la prise en charge somatique des patients afin :
 de prioriser le développement de programmes de formation continue des psychiatres dans le domaine des soins somatiques ;
 de prioriser la possibilité de création de places spécifiques, dédiées pour les patients psychiatriques au sein des services de médecine, chirurgie, obstétrique des centres hospitaliers généraux ;
•  d’évaluer l’intérêt de la constitution d’équipes mobiles dédiées au repérage et à la prise en charge des pathologies somatiques au sein des établissements de soins spécialisés.
– Proposition n°  9 Soutenir une psychiatrie organisée en filière de soins et déployer les réseaux de centres de dépistage et de prévention organisés par pathologie.
– Proposition n°  10 Intégrer dans la formation des psychiatres l’utilisation des données issues de la médecine fondée sur les preuves pour favoriser l’adéquation entre pratiques cliniques et recommandations professionnelles.
– Proposition n° 11 : Sous l’égide des ARS, faciliter l’articulation de l’ensemble des acteurs depuis les soins de premier recours jusqu’aux services de niveau 3, en incluant également les acteurs du secteur médico-social en charge des structures d’aval.

Soutenir la recherche

– Proposition n° 12 : Encourager la transdisciplinarité entre psychiatrie, neurosciences et sciences humaines et sociales.
– Proposition n° 13 : Sensibiliser et former les psychiatres à la recherche.
– Proposition n° 14 : Ouvrir l’accès aux données anonymisées de santé.
– Proposition n°15 : Augmenter les financements de la recherche en psychiatrie.
– Proposition n° 16 : Soutenir l’effort de recherche en psychiatrie en privilégiant trois axes :
•  la compréhension des causes et des mécanismes ;

•  l’identification de biomarqueurs et de facteurs de risque environnementaux modifiables ;
•  le développement d’innovations thérapeutiques.