Première Journée d’études autour du Soclecare en Belgique

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Recherche en soins. Une recherche française sur la place de « l’informel dans le travail infirmier en psychiatrie »(1) alimente un vaste projet sur le « Prendre Soin » en Belgique francophone. Retour la journée de lancement de cette initiative Soclecare le 14 novembre à St MARTIN / Dave / Namur

Le vendredi 14 novembre 2014 s’est tenue la première journée tremplin pour les initiatives plurielles du groupe de coordination des initiatives Soclecare (GCIS, 2). Cette journée d’étude et de rencontres a pris pour intitulé : « La valeur du Prendre Soin dans le travail quotidien en Psychiatrie / Rendre visible & valoriser une Activité essentiellement immatérielle ». Le terme « tremplin » traduit d’une part, l’objectif partagé d’appropriation de ces résultats et d’autre part, la volonté de se situer dans une dynamique de mouvements et d’initiatives autour de la réintégration de ces résultats dans les différents niveaux de pratiques professionnelles. Ces dernières se déploient dans différentes directions : cliniques, pédagogiques, institutionnelles, organisationnelles, managériales, en lien avec la Qualité au cœur du soin.

La notion de SocleCare a été au centre de cette journée qui a réuni plus de 200 participants(e)s représentant la plupart des établissements francophones que compte la région Wallonne et Bruxelles. Ainsi, 50 institutions et associations étaient présentes. La matinée fut consacrée d’une part, à situer et à présenter cette recherche en soins et l’initiative Soclecare dans son contexte sociopolitique et d’autre part, à son appropriation par des différents acteurs du champ de notre discipline. Chaque orateur (3) déclina de sa place spécifique un champ de réintégration des résultats :

L’impact sur la maquette de formation et sur les corpus d’enseignement pour une formatrice et coordonnatrice   spécialisée en santé mentale et psychiatrie. 

L’intégration dans les pratiques soignantes de son équipe pour une cadre intermédiaire.
– La diversification et l’intégration de la dimension relationnelle de CARE dans sa pratique médicale pour une psychiatre du CNP St Martin.
– Le regard d’une anthropologue qui aborda les soins informels comme un outil de modulation et d’ajustements de la Qualité de la présence soignante.

La pratique d’un psychologue « coordinateur de réseau es soins de santé mentale dans la communauté» qui enrichit sa pratique en débordant son cadre de travail initial.
– Enfin, un représentant d’une fédération hospitalière pointa les possibilités de rapprochement du niveau micro (l’activité des soignants au quotidien) et du niveau macro (l’approche médicoéconomique) autour d’un objet partagé. 

Entre théorisation et opérationnalité, l’après-midi a été consacré à quatre ateliers illustrant des exercices pratiques d’application. Les intervenants présentèrent ainsi 
– l’accessibilité aux résultats de recherche avec la mise en place d’un outil : le carnet du Soclecare, 
– L’enrichissement et l’amélioration de la lisibilité du rôle autonome de l’infirmier en psychiatrie à partir des résultats de la recherche, 
– Le transfert des résultats sur une activité de TAA (thérapie assisté par l’animal) et enfin l’impact sur les ambiances d’unité et d’équipe au travail.

« Soigner & Prendre Soin en Psychiatrie » : six constats viennent caractériser l’initiative SocleCare :

 – Les Soins Psychiques débordent d’une approche par actes de soins.
– Le réel du « Prendre Soin » dans le quotidien des unités de soins reste une activité largement invisible. La déclinaison des résultats (SOCLECARE) leur donne lisibilité.
– La Qualité de ce « Prendre Soin» conditionne la disposition du patient pour les soins plus formels.
– Ce CARE « majoré/au carré » qui permet de proposer plus de Soin dans le soins, est une spécificité de la psychiatrie.
– L’activation de ce CARE est intrinsèquement liée à la nature psychique de l’affection du patient, laquelle conditionne les modulations d’abord et de Qualité de présence.
– Le Groupe de Coordination des Initiatives Soclecare (GCIS) travaille à mettre en lumière ces contenus. Il  a vocation à les  faire connaître et reconnaitre.  

D’ores et déjà, des partenariats franco belges se dessinent ; portés du côté français par l’ARS Rhône Alpes, laquelle était présente à cette journée, et le GRSI et  du côté belge par de multiples acteurs institutionnels et soignants qui ont pu échanger lors de cette journée d’étude et de rencontre.  

Le GCIS s’est doté d’un site WEB : www.SocleCare.eu sur lequel le visiteur pourra se rendre compte de ses missions, de la coopération franco-belge et de ses perspectives.

Compte-rendu présenté par Jean-Paul Lanquetin, ISP,
Praticien chercheur en soins infirmiers,
CH de Saint Cyr au Mont d’Or (69)

et Eric Pierrard, Coordinateur Central
pour la Qualité et la formation à l’OFC asbl (Œuvres des frères de la Charité)
& Co-coordinateur du QualPsy (Groupement francophone des coordinateurs
Qualité en Psychiatrie Wallonie / Bruxelles).


1– Plus d’infos sur le rapport de recherche (430 pages, non publié) et sur le GRSI auprès de Jean-Paul Lanquetin et Sophie Tchukriel, grsi@ch-st-cyr69.fr . Voir notamment les numéros de santé mentale 183,186 et 190.

2– Eric Pierrard ; eric.pierrard@fracarita.org est le coordinateur de ce groupe. Ce dernier compte 10 établissements de soins. On y dénombre également des enseignants de 5 Hautes Ecoles organisant la formation spécialisée de l’infirmière en Santé Mentale & Psychiatrie. Le QualPsy (groupe francophone belge des coordinateurs Qualité en Psychiatrie) et une Fédération Hospitalière (FIH).

3– Les actes et supports de ces interventions sont consultable sur le site du soclecare.