Marionnettes et thérapie

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Comme chaque année, en marge du festival des marionnettistes de Charleville-Mézières, le colloque Marionnette et Thérapie s'est tenu intitulé sur le thème  « Le théâtre de Marionnettes et l’autre scène… de l’inconscient ». Compte-rendu par Sophie Pertuy, psychologue.
 
La marionnette, figurine à conjurer les sorts, à expulser les démons intérieurs, à nous relier au monde, s’est invitée dans toutes ou presque les civilisations. Elle a bien sûr évolué dans l’histoire théâtrale, se dépouillant avec le temps  et s’invitant à vivre à travers les objets… De l’inanimé à l’animé se découd l’absence et émerge la présence. Le colloque Marionnette et Thérapie a permis à des thérapeutes et des artistes de se rencontrer, jouant d'une scène à l'autre, tissant ensemble une pensée à « panser » la détresse psychiatrique, psychologique, sociale.
– Jean Michel Vives, professeur à l’université de Nice, a orienté son élocution de la scène théâtrale à la scène de la cure, en convoquant quelques pages de Freud et autres psychanalystes.
– La psychologue Adeline Monjardet a partagé le récit d’une psychothérapie menée avec un jeune patient et la marionnette moustachue, Henry.
– Pierre Jacquemart, éducateur, a relaté avec passion son « épopée » à l’atelier les Charmettes avec des patients du centre hospitalier Bélair à Charleville-Mézières. Très motivés, ces patients présentent régulièrement un spectacle à l’occasion du festival.
– Roland Shön, psychiatre et artiste, acteur marionnettiste, a précisé l’importance de la place où l’on se situe pour animer un atelier. Choisir une « casquette » conduit à l'une ou l'autre scène, pour ne pas rétrécir ni l’espace de la création, ni celui du soin.
– Le marionnettiste Gilbert Meyer, engagé de longue date auprès de personnes marginalisées, tente d’ouvrir  la scène de l’inconscient de l’ego souffrant vers quelque chose de plus universel.  Intitulée « La marionnette et les effigies comme surface de projection et protection » son intervention a introduit une dimension plus sociale, voire politique.
– Richard Bouchard, directeur général et artistique de l'ENAM au Québec (Ecole nationale d'apprentissage par la marionnette) et Paule Coutu, formatrice, ont présenté leur école avec enthousiasme, montrant le pouvoir de l’art de la marionnette en santé mentale et ses résultats auprès d’une population généralement trop vite oubliée dans la course d’un monde occupé aux seules transactions mercantiles.
 
Les actes du colloques seront  disponibles dès mars 2016. Créée en 1978, l’association   « Marionnette et Thérapie » a pour objet l’expansion de l’utilisation de la marionnette comme instrument de soins, de rééducation et de réinsertion sociale. Elle organise des formations, diffuse un bulletin périodique et participe à des rencontres nationales et internationales.